Gorgoroth
Gorgoroth
Quantos Possunt Ad Satanitatem Trahunt (2009)
genre : Black Metal
8/10
Regain Records / Underclass


Après moult péripéties au sein du destroyer norvégien Gorgoroth, la bande du guitariste rescapé et leader Infernus revient avec une nouvelle offrande dédiée au Malin. Malheureusement, ces derniers temps, on évoquait plus les faits divers et affaires en tout genre à leur sujet que leur musique proprement dite (un procès à Malmö (Suède) étant d’ailleurs encore en cours pour le conflit de l’album live entre le label suédois Regain Records et King Ov Hell, ex-bassiste et principal compositeur des derniers albums et qui avait aussi souhaité conserver le nom du groupe mais qui a finalement perdu son autre procès au côté de Gaahl, l’ex-chanteur). Bon, si vous ne suivez déjà plus, rendez-vous sur leur site internet officiel ou bien focalisez-vous à présent sur l’essentiel : leur musique !

Et justement, neuf nouvelles compositions studio, globalement basées sur des rythmes mid-tempo, viennent remettre les pendules à l’heure, ou plutôt les crucifix à l’envers. Gorgoroth nous livre là un album a priori simple, varié, moins expérimental que certains de ses prédécesseurs comme a pu l’être par exemple Incipit Satan, paru en 1999 lors de leur collaboration avec Nuclear Blast. Paradoxalement, on y retrouve parfois le même côté mélodique qui était déjà présent et développé sur ce dernier mais sans les arrangements électroniques et autres fioritures. Le premier morceau donne faussement le ton avec un départ en trombe car ensuite se succèdent des chansons lourdes et oppressantes, avec de nombreux breaks et des rythmiques entraînantes. De retour au micro, le chant râpeux et parfaitement en place de Pest (présent sur deux des meilleurs albums du groupe : Antichrist (1996) et Under The Sign Of Hell (1997)) remplit son rôle à merveille. Grâce à une production sonore puissante, le remarquable travail à la batterie de Tomas Asklund (ex-Dissection, Dark Funeral, etc.) est mis en valeur avec brio, où la double grosse caisse se fait entendre lourdement, ce qui diffère quelque peu du jeu de son prédécesseur Frost (Satyricon). Des titres comme « Rebirth » ou « Human Sacrifice » évoquent parfois leurs frères de sang Enslaved période Mardraum ou Blodhemn, notamment dans certains chœurs, mais on pense aussi au meilleur de Darkthrone ou Satyricon dans les années 1990, à l’époque où les églises scandinaves craignaient dangereusement les black-métalleux pyromanes. Par la suite, le rythme s’accélère pour conclure ce disque par une outro : « Satan Prometheus ». A noter la présence désormais de Franck Watkins (Obituary) à la basse.

Gorgoroth publie donc aujourd’hui une œuvre homogène, aboutie et mûre, après avoir plutôt galéré (la prison aurait-elle été bénéfique pour Infernus ?!), œuvre qui ravira les anciens comme les nouveaux fans. On pourra tout de même regretter sur ce nouvel album une certaine baisse de régime en matière de sauvagerie musicale et l’absence de sentiment d’urgence et de schizophrénie permanente qui caractérisaient Ad Majorem Sathanas Gloriam…

Site : http://www.gorgoroth.info

Seigneur Fred