Interview

Alors, les gars, comment allez-vous ?
John Tardy (vocals) : Crevés (rires) !
Trevor Peres (guitares) : Morts ! On ne sait même plus comment on s’appelle, là (rires).
John : 4 villes dans 3 pays différents, 2 avions et 2 concerts, le tout en moins de 24 heures hier.
Trevor : Les choses sont vraiment hors contrôle, là (rires).

Comment a été finalement accueilli votre dernier album par les fans et la presse ? Et en terme de ventes, comment ça s’est passé ?
John : Qui en a réellement quelque chose à foutre ? (mort de rire)

Ah ah… Nan, mais c’est quand même important pour un groupe, non ?
Ecoute, nous continuons d’être satisfaits de ce que nous faisons en essayant à chaque fois de faire du mieux que nous pouvons, en espérant bien sûr que les gens apprécieront. Les retours que j’ai eus semblent dire que l’album a été apprécié par plus de gens.

Et pour les ventes ?
Trevor : Meilleures que pour Frozen In Time. C’est très bien. Bon, à priori, on ne pouvait faire que mieux de toute façon (rires) !

Vous avez passé presque 20 ans chez Roadrunner. Comment se passe la collaboration avec Candlelight Records ? Conforme à ce que vous espériez, ce qu’on vous avait promis à la signature ?
Ca va, ils font leur boulot même si on peut toujours se dire qu’on peut avoir plus, mais globalement, ça va. Ils ont payé pas mal de pubs pour les magazines, c’est ok.

Tu peux nous parler de ce concert spécial que vous avez donné en Equateur ? Les circonstances étaient très particulières…
John : Un show qu’on devait faire en avril a été annulé. Ok. Mais quand on a su pourquoi ça avait été annulé, ça nous a foutu les boules : il y avait eu un drame quelques jours avant où pas mal des gens ont trouvé la mort à cause d’un incendie dans la salle. Du coup, nous avons décidé d’aller jouer un concert de soutien aux familles endeuillées et nous les avons rencontrées dans les backstages, ce qui fut assez intense au niveau des émotions. Le pire, c’est que le concert a été un truc de malade, avec plus de 20.000 personnes complètement dingues en extérieur vu qu’il n’y avait plus de salle ; au final, ça a été un sacré concert.

Un nouvel EP va donc sortir le 16 septembre chez Candlelight. Vous l’avez appelé Left To Die. C’est en hommage à Chuck Schuldiner ?
Trevor (assez surpris et amusé par ma question) : Hé hé. Tiens, ouais, c’est marrant, ça, on n’y avait même pas pensé. Merde, c’est vrai que Chuck a écrit un titre comme ça sur Leprosy...
John : Non, en fait, on en a discuté par mail et on a trouvé que comme un de nos titres sur ce EP s’appelait « Left To Die », ça pouvait être un chouette titre pour notre EP. On a écrit deux nouveaux titres, ré-enregistré « Slowly We Rot » et mis enfin sur bande « Dethroned Emperor », une reprise de Celtic Frost. Ça a été un disque marrant à faire, notamment ré-enregistrer un titre qu’on a créé il y a presque 25 ans… Il y aura aussi la vidéo de « Evil Ways » en bonus.

Justement, pourquoi avez-vous ré-enregistré « Slowly We Rot », 23 ans après ? Vous avez modifié des trucs ?
Non, on voulait juste voir ce que ça allait donner maintenant que nous sommes des adultes et bien plus pros. On avait enregistré ce titre la première fois sur un 8 pistes. C’était juste pour se marrer…
Trevor : Même chose pour « Dethroned Emperor », just for fun parce qu’on aime ce titre…

« Dethroned Emperor », je ne l’ai entendu en live qu’une seule fois, c’était en sept. 2004, quand vous êtes revenus. Qu’est-ce qui vous plait dans ce titre ?
C’est juste fuckin’ heavy ! Heavy as balls (rires) ! C’est un titre très entraînant et c’est ce qui nous a influencés. L’album Morbid Tales en entier a été une très grande influence pour moi. C’est aussi une manière de rendre hommage à Celtic Frost, une forme de respect.

Dans toute votre carrière, vous n’avez fait que 3 reprises, dont deux de Celtic Frost.
John : Certains groupes passent leur temps à faire des reprises. En ce qui nous concerne, nous préférons créer notre propre musique même si parfois, certains ont pu dire que nous faisions des reprises de nos propres titres (rires) ! En ce qui concerne Celtic Frost, c’est juste que nous devenons aussi cinglés que les gens quand on les joue parce qu’elles font partie de nous, de notre développement musical quand nous étions jeunes. Il y a d’autres titres que nous aimons reprendre comme certains trucs de Venom.
Trevor : Ouais, encore des trucs d’il y a plus de 25 ans ; on va vraiment finir par devenir très ennuyeux (rires) !

Que penses-tu du fait que Tom Fischer ait une fois de plus quitté Celtic Frost ?
John : Oui, un gars m’a parlé de ça mais je n’ai pas suivi l’affaire. Ils font ce qu’ils veulent, c’est leur problème. Tout ce que je sais, c’est que j’ai été content de pouvoir les revoir en live dernièrement, en espérant que ça arrivera à nouveau.

Parle-nous donc aussi des deux nouveaux titres… Ce sont des titres que vous aviez de côté, issus des sessions de Xecutioner’s Return ? Tu peux nous donner le titre du deuxième nouveau morceau au fait ?
Oui, je peux, il faut juste que je m’en souvienne (rires). Ce sont des tous nouveaux titres. (après au moins 30 secondes de réflexion…) Ah oui, ça y est, je m’en souviens, il s’agit de « Forces Realign ».
Trevor : Cette chanson est vraiment hyper heavy, du genre de celles qui t’arrachent littéralement les couilles (rires) ! Tu vois, même si tu en avais de la taille d’un melon (rires) !

Qu’est-ce qui a motivé la sortie d’un nouvel EP ? La tournée aux USA en septembre ?
Nous avons senti qu’il nous fallait écrire un peu de musique mais il était trop tôt pour sortir un nouvel album. C’est un bon moyen de rendre à nouveau un peu plus visible le nom d’Obituary en attendant de finir le prochain album.
John : C’est le moyen de dire aux gens que la promotion de Xecutioner’s Return n’est pas finie et de leur dire qu’un album sortira l’année prochaine, de proposer quelque chose de frais en même temps. De plus, je crois que c’est un moyen positif et amusant de continuer à faire parler de nous.

Mais promouvoir un EP n’est pas toujours évident parce que c’est un format que tous les magasins ne prennent pas...
Trevor : Nous avons déjà fait une belle tournée aux USA cette année et nous allons repartir sur les routes chez nous en septembre. La date de la sortie du EP coïncide exactement avec la 1ère date de cette nouvelle tournée en même temps que nous continuons de promouvoir Xecutioner’s Return. Tout ça reste dans le même mouvement.

Bon, si vous ne voulez pas répondre, je comprendrais. Mais comme il n’y a eu aucun communiqué là-dessus de votre part, je vous pose directement la question. Comment va Allen ? Ne me dites pas que vous n’avez pas eu de nouvelles quand même…
(John botte en touche vers Trevor – NdWill). Bon, il est sorti de prison voilà 6 mois. Je sais qu’il a réactivé Lowbrow mais c’est toujours Big Al, tu sais… Je l’ai eu au téléphone et il me semble que ça va, je n’en sais pas beaucoup plus.
John : Il a déménagé, il n’habite plus Tampa. Il habitait à 5 minutes de chez nous mais maintenant, il est parti à 200 km au milieu de nulle part et comme il n’a toujours pas récupéré son permis de conduire, c’est compliqué pour lui de se déplacer. Les gens nous demandent souvent si nous allons retravailler avec lui mais depuis qu’il est sorti de taule, nous avons continué d’être très occupés et pas assez souvent à la maison pour planifier quoique ce soit. Chacun vit sa vie.

C’est quand même une situation très étrange pour les fans, votre manque de communication à son sujet.
Trevor : Ca a surtout été une situation étrange pour lui (rires) !

Revenons à la tournée de cet hiver. Il me semble que ça s’est bien passé avec Holy Moses, non ?
John : Oui ! Les concerts ont été bien cool et on continue de se parler par mails interposés. Il se pourrait que nous refassions quelque chose ensemble à l’avenir, qui sait…

Les gens ne le savent peut-être pas mais Frank a perdu un membre de sa famille pendant cette tournée et a du rentrer quelques jours en Floride. Pourquoi n’avez-vous pas simplement repoussé la fin de la tournée ?
Trevor : Le problème, c’est que c’est arrivé en plein milieu de la tournée.
John : Oui, il n’a manqué que deux concerts en fait quand sa grand-mère est décédée. Et là, il n’est de nouveau pas là mais c’est parce qu’il a eu un nouveau bébé il y a juste deux jours ! C’est notre guitar-tech qui le remplace pour quelques dates, un mec qui bosse aussi avec Pro-Pain. Il s’en sort très bien et c’est notre pote depuis des années.

L’année dernière, tu m’avais dit que vous aviez des plans pour un futur DVD, plus documenté que celui sorti chez Metal Mind. Qu’en est-il finalement ?
Nous avons commencé le processus qui consiste à rassembler des images des 20 dernières années et je peux te dire que c’est un truc de dingue. Nous ne sommes pas assez souvent à la maison pour pouvoir vraiment s’y mettre sérieusement mais un de nos potes passe chez moi pour numériser tout ça sur disque dur et organiser les vidéos en des sortes de sections que nous avons désignées. Ca sortira un jour, n’ayez crainte, mais quand, impossible de le dire pour le moment.

Comment juges-tu l’atmosphère de ce festival et son évolution, puisque vous avez déjà joué au Fury Fest, il y a trois ans…?
Trevor : Oh, c’est bien mieux maintenant. On avait joué dans une tente. Là, c’est beaucoup mieux organisé, il me semble et aussi plus grand avec ces deux grandes scènes extérieures quasiment semblables. Avoir un tel festival maintenant en France, c’est super.

Voilà une question que j’ai toujours voulu te poser, John. Maintenant qu’on se connaît bien, je peux : pourquoi ne communiques-tu pas plus avec le public en live, entre les titres ?
John : Parce que ça ne serait pas moi, tout simplement. Tu me vois leur sortir, après avoir hurlé comme une bête, avec une voix normale : « Hé, les gars, comment ça se passe pour vous ? »… Je suis juste là pour servir les chansons.
Trevor : Ouais, il n’est pas David Lee Roth (mort de rire) !
John : De toute façon, les gens ne me comprendraient pas avec ma voix…
Trevor (imitant la voix de John) : « Whahh, les ggaaarrsss, comment vous alleeeezzzz ? » (rires).

Quelque chose à rajouter pour le public français ?
Trevor (toujours en imitant John) : Hellfest, guys, yeeaaahhhhh (rires) ! (John est scié à côté)

Tiens, dernière petite question pour toi, John : il n’y a plus moyen de se connecter sur votre live webcam studio… La webcam est toujours dans ton salon pour que tu puisses voir Jenny quand tu es en tournée ?
John : Non, elle n’est plus dans le studio en effet mais c’est vrai que j’ai fait ça à une époque pour voir ma fille quand elle venait de naître. Là, en fait, la webcam est tournée vers la télé pour que nous puissions continuer de regarder les matchs de football américain et les courses de Nascar quand nous sommes en tournée ! Ma femme laisse tourner le truc 24h/24, comme ça, elle n’est pas emmerdée quand je me connecte (rires) !

Allez, je sais que votre temps est compté. Merci pour votre sympathie les gars, comme d’hab’ et bon concert !
Merci à toi pour ce que tu fais pour nous et à tous les fans français pour leur support ! On se voit sur scène tout à l’heure, fais-nous de belles photos encore une fois !

VIDEO ORIGINALE DE L'INTERVIEW (used with permission from the band) :

Interview OBITUARY Hellfest 2008

OBITUARY – Left To Die EP
Candlelight Records

Site : www.obituary.cc

Myspace : www.myspace.com/obituary

OBITUARY était au Hellfest cette année. Et comme d’hab’, on a pris une grosse claque. Juste avant le concert, nous avons pu rencontrer John en backstages et (enfin !) Trevor, qui n’était jamais passé entre nos mains pour le moment. Du coup, quand on connaît un peu le zigue, l’interview a vite pris une tournure assez drôle et c’est dans une très bonne ambiance que nous sommes revenus sur les derniers mois du groupe ainsi que sur le EP intitulé Left To Die, qui va sortir le 16 septembre. Nouvelle rencontre avec les godfathers of death metal, parce qu'ils le valent bien et parce qu'on est des fans ultimes du groupe… Interview à paraître également dans le METAL OBS' n°22 de Sept. 2008
Entretien avec John Tardy (grunts) et Trevor Peres (guitares) – Par le mighty Will Of Death, dixit Frank Watkins…
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