VULCAIN

Refaire du Rock ! 


Les chanceux présents à l’édition 2010 du Hellfest savaient que Vulcain s’était bien remis en selle après une veille plus que prolongée : les frères Puzio et Marc Varez avaient assuré un show Rock bon enfant devant un public aussi motivé que matinal. Après le test de la scène, il fallait passer à celui du retour discographique. C’est désormais chose faite avec le nouveau package CD / DVD enregistré dans la moiteur du Trabendo en novembre dernier.

Interview également parue dans le Metal Obs' 48 de Juillet / Août 2011

Entretien avec Daniel Puzio (chant, guitare) par Jean-Christophe Baugé - Photo : J.C. Baugé / DeadlyPix
Rechercher : dans l'interview
Daniel, peux-tu revenir sur les raisons qui ont poussé Vulcain à splitter en 1998 ?
On vendait de moins en moins et on ne nous sollicitait plus pour les concerts. On n’intéressait plus les gens, visiblement, et Marc avait autre chose en tête. Ça ne servait plus à rien de continuer.

Qu’avez-vous fait pendant ces 12 ans ?
Marc est toujours resté dans la musique : il a monté Blackstone et a fait pas mal de prod’, il a son petit studio chez lui (NDLR : La Grange 69). Vincent a son magasin de musique à Pigalle (Backline). Il jouait encore avec 2 ou 3 zicos : c’était sans prétention, pas du tout Hard Rock, mais ça le faisait bien. Quant à moi, je suis resté 2 ans sans rien faire avant que la perte de notre père, à Vincent et à moi, me booste un peu. J’ai contacté Philty (Garcia, basse et chant, ex-H-Bomb) et Gérard (Michel, batterie, ex-H-Bomb) pour voir si ça les branchait de refaire de la musique… Ça faisait 20 ans qu’ils avaient raccroché les gants ! On a monté Mr. Jack en 2002, fait un album et essayé de tourner. Bon, désormais, ce projet est en stand-by.

Qu’est-ce qui vous a poussés à reformer Vulcain ?
C’est mon frangin, en fait. Il a eu pas mal de problèmes au niveau des poumons : il a été obligé d’arrêter de fumer et ne se voyait plus jouer intensivement. Il m’a appelé un jour en me disant que si on se reformait, ce serait maintenant ou jamais, qu’il avait la condition pour y aller. Ça m’a poussé au cul pour repartir.

Il ne restait plus qu’à appeler Marc…
En fait, c’est Marc qui avait appelé mon frère depuis longtemps (rires). Il n’y avait plus que moi à décider.

C’est lui qui a assuré le mix de ce CD / DVD live. Y a-t-il eu des overdubs ?
Il y a eu 2 ou 3 trucs de refaits, des fausses notes par-ci, par-là, des mauvaises prises de son, mais rien d’énorme. On a veillé à garder l’identité du groupe, on n’a pas triché.

Et vous êtes restés fidèles au label XIII Bis…
On n’a pas eu trop le choix (rires)... Ce sont les seuls qui nous ont fait une proposition. Je ne démarche plus les labels : j’ai donné pendant 20 ans, je ne peux plus les voir. XIII Bis a les cartes en mains, à eux de jouer.

VULCAIN
Hellfest 2010

En intro de « Ebony », tu rends un petit hommage à Philippe Touchard, de feu Enfer Magazine. Quel a été son rôle dans le développement de Vulcain ?
On lui doit tout… Au début, dans les années 80, il était animateur d’une petite radio : Pacemaker. Il nous avait invités après avoir flashé sur notre démo 4 titres. Quelques mois plus tard, il nous trouvait la compilation d’Ebony Records, puis la première partie de Motörhead pour la tournée Another Perfect Day (NDLR : à l’espace Balard, le 17/10/83). Il a ensuite travaillé pour la presse écrite. C’était une super époque pour Vulcain.

Tu n’as pas cherché à contacter d’autres anciens membres du groupe pour ce DVD au Trabendo : les guitaristes Frank Pilant ou Marcos Arieta ?
Non, car on gardé un peu de rancœur. Ils ne se sont pas intégrés à 100 % dans le groupe. Ils avaient autre chose en tête et nous l’ont bien fait sentir. Bon, on ne va pas non plus se mettre sur la gueule si on se rencontre à nouveau…

Quel souvenir gardes-tu du Hellfest 2010 ?
Ça a été une étape importante dans le processus de reformation. On a pris une grosse baffe car ça faisait longtemps qu’on n’avait pas joué devant autant de monde, surtout à midi (rires). Après, cet hiver, on a tourné tous les week-ends, on est parti au Canada et on a ouvert pour Motörhead. Ça nous a fait du bien.

Quels sont tes albums préférés de Vulcain ? Ne regrettes-tu pas Transition ?
Non, c’est Big Brother que je regrette le plus. On était avec Elie Benali à l’époque (NDLR : producteur qui a poussé à l’expérimentation). On n’a pas arrêté de tourner entre Rock ’N Roll Secours et Desperados, et on a composé dans l’urgence. Sinon, je les aime tous car je les ai presque tous écrits avec les 2 autres. J’aime autant Transition et Big Bang : super expérience, super guitariste… très impressionnant, Il faut l’avoir vu de ses yeux.

Vous avez fait des premières parties prestigieuses : Motörhead, Iron Maiden… quels sont celles qui t’ont marqué le plus ?
Motörhead, incontestablement : on a toujours un bon feeling à chaque fois qu’on a joué avec eux. Pour Maiden, on a été invités à un after-show par EMI dans un club de l’Olympia avec leur staff et WASP. On a fini bourrés à 6 heures du mat’ en train de finir les bouteilles de champagne avec Nicko. On s’est plus éclatés après qu’avant avec eux, c’est bizarre. Sinon, on n’en a pas fait tant que ça : il y a eu Rock Goddess avec le p’tit Franck (NDLR : Vilatte, décédé depuis) à la batterie, et Chariot à Londres (au Marquee, 2 fois, et à l’Electric Ballroom).

Tu évoques Sarko dans le live. Qui vois-tu Président(e) de la République en 2012 ?
Je ne vois vraiment pas qui pourrait reprendre le flambeau. L’extrême-droite et la gauche me font peur. Ça va se terminer par un bulletin blanc…


Retrouvez également l'interview très complète de VULCAIN réalisée par Will en avril 2010, ici :
Interview VULCAIN 2010

VULCAIN - En Revenant (CD + DVD)
XIII Bis / WEA



Myspace : www.myspace.com/vulcainweb