Hallucinante,
époustouflante, jubilatoire, magique, envoûtante, les qualificatifs
pour décrire la musique de dream Theater tiennent souvent plus
des superlatifs que de l'objectif, mais comment rester de marbre
face à cette formation hors norme ? Après le succès du précédent
album, le groupe devait aller plus loin encore, et comme à son
habitude, il l'a fait. Plus long déjà, que ce soit dans le format
des morceaux que par la durée de l'album, qui tient sur deux CDs.
Plus puissant ensuite, le groupe a durcit le ton, nous offrant
ici des riffs pêchus et couillus, à la Pantera. Plus fort enfin,
avec une production irréprochable, proche du perfectionnisme,
chaque détails ayant été finement étudiés. Un album parfait de
prime abord, sans faille. Et pourtant, les plus tatillons seront
un peu surpris. Deux personnalités ont pris définitivement le
dessus, Mike Portnoy et John Petrucci, reléguant les autres membres
aux deuxième plan. Cela est flagrant sur le premier CD, où la
batterie et la guitare sont omniprésent (omnipotent ?), la basse
et le clavier inexistant, ou presque. Le chant quand à lui a subit
de nombreux effets, plus actuels, faisant passer la voix de James
Labrie pour un monument du passé. Même la structure de l'album,
divisé clairement en deux, oppose le groupe, le deuxième CD étant
plus équitable, comme pour remettre un semblant de démocratie
et évité les éventuels clash. Du pinaillage superflu diront certains,
mais qui laisse présager un avenir inquiétant. Passé ceci, il
reste les compositions, et quelles compositions, plus incisives
et plus mélodiques (plus commerciales…non, j'arrête de critiquer
). Du morceau d'ouverture, très rapide, à la ballade misunderstood,
en passant par le masterpiece Great Debate ou le très twin Peaks/Beatles
Disappear, tout impose le respect et transcende. Un album fort,
qui fait rentrer DreamTheater sur de bonnes bases dans cette nouvelle
année.
Geoffrey
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