Lofo est au metal français ce que Mozart est au classique : une
référence ultime, souvent copiée, parfois égalée
mais jamais dépassée. Alors chaque sortie d'album est
un événement, surtout quand ce dit nouvel album est de
cette qualité. Le changement de line-up n'aura pas ralenti la
machine et l'aura même bonifiée, les rythmiques sont plus
tribales et les riffs plus incisifs. Sur une base metal-hardcore, le
groupe greffe des influences raggas (Comme à la guerre), punk
(Carapace) ou se lance avec succès dans des morceaux plus intimistes
où le chant est plus feutré (Histoire naturelle). Reuno
n'a jamais aussi bien chanté, amenant encore plus de mélodies
dans les morceaux (Alarme citoyen). La dimension politique du groupe
est un peu mise à l'écart, pour des morceaux plus poétiques
et plus utopiques, comme Le fond et la forme, apportant à ce
nouvel opus un équilibre plus digeste et moins revendicatif,
comme l'est l'album Dur comme fer. Lofofora reste donc un groupe à
part, vénéré à juste titre pour sa rigueur
et la qualité de son travail. Un groupe qui apporte tant à
la scène française et qui vient de sortir un album qui
va l’écraser, quel paradoxe !
Geoffrey