Les monts de l'ombre italiens sont de retour et si ils s'érigeaient
autrefois dans le milieu obscure du black, aujourd'hui avec The Painter's
Palette, ils nous offrent un spectre de couleurs éblouissantes
beaucoup plus large. Cet album n'est autre que la représentation
musicale de la vision chaotique et complexe que peut générer
la palette d'un peintre lors de la création d'une oeuvre hautement
colorée. Par le passé déjà, le groupe s'appuyait
sur les nuances pour offrir une musique aucunement prévisible,
comme nous le rappelle la transition entre les morceaux The Greyness
Grows Already Old et Danza de leur précédent opus. Aujourd'hui,
les morceaux s'appuient sur la même construction anarchique pour
offrir une toile digne de Dali, Miro et Picasso réunis. L'ensemble
est extrêmement complexe, que ce soit la technicité dans
le jeu du groupe ou tout simplement l'évolution sonore de l'album.
Les cuivres rajoutent une ambiance importante au sein d'Ephel Duath,
et ne sont pas sans rappeler l'évasion personnelle du grand Fredrik
Thordendal et de son Sol Nigger Within. La batterie est aussi précise
qu'un coup de pinceau se doit de l'être et les guitares dépeignent
un paysage surnaturel envoûtant. Le chant tantôt écorché-hardcore,
tantôt en voix claire souligne avec aisance l'abrupte silhouette
de ces monts qu'il vous faudra absolument parcourir. La version promo
ajoute une touche finale à cet album, en découpant celui-ci
en 98 plages et le rendant encore plus dément. Cet album est
à posséder, et surtout si vous êtes amateur de musique
extrême, différente, imprévisible, à la fois
sensible et agressive. Un tableau remarquable dans lequel il vous sera
facile de vous évader !
Fab'