Peu sont les groupes pouvant se targuer de posséder une discographie
aussi variée que The Gathering. Depuis l'arrivé D'Anneke
au chant le groupe n'a cessé d'évoluer, pour se mouvoir
progressivement vers une musique beaucoup plus expérimentale,
très éloignée du métal atmosphérique
de ses débuts. Et paradoxalement, chaque mutation ravit et enivre
à chaque fois, comme celle subit pour ce Souvenirs, où
The Gathering évolue dans un registre oscillant entre trip hop
et rock progressif. L'album donne l'image d'un groupe laissant enfin
libre court à ses inspirations les plus folles, d'où en
résulte une musique d'une beauté et d'une profondeur infinie.
Une longue lamentation qui touche aux tripes. Le tempo est ralenti,
le piano plus présent, le chant confidentiel et touchant et l'on
se surprend à rêver, aux sons de morceaux poignants comme
Brocken Glass et le morceau Eponyme de l'album. Souvenirs ouvre des
perspectives très larges au groupe, que l'on sent enfin dans
son élément, délivré de toute contrainte
contractuelle. Une œuvre à part, dont la richesse touchera
les plus métaleux comme les non initiés.
Geoffrey