Après près de 20 ans de carrière, les vétérans
du power allemand reviennent avec Rheingold, symphonie power inspirée
du The Ring of The Nibelung de Richard Wagner, à peine deux ans
après The Grave Digger, et s'aventurent ici dans des terres qu'ils
n'avaient pas ou peu foulées. Loin des mélodies celtes
de Tunes of War ou arabisantes de quelques morceaux de Knights of The
Cross, des riffs bruts et directs de The Reaper, ce Rheingold tente
humblement de se lancer dans une musique plus complexe, encore plus
mature, et résolument digne de leur statut. Malheureusement,
il est vrai qu'après tant d'années et tant d'albums, le
renouvellement est difficile, surtout quand on évolue dans un
style qu'on a pratiquement créé, et même si ce Rheingold
est une sacrée bonne réussite, on peut sentir de temps
en temps que le fossoyeur s'essoufle peu à peu, dans certains
refrains qui en rappellent d'autres d'anciens albums, et dans la trame
générale de cet album qui n'a pas énormèment
de variations de tempo. On peut même parfois regretter ça
et la l'absence d'un énergique mid-tempo à la "Wedding
Day", d'un épique et sombre "The Bruce" ou "The
keeper of The Holy Grail", d'un décalé "Fanatic
Assassins" ou même d'un "The Ballad of Mary" ou
"The Curse of Jacques", bref de ces morceaux qui accrochent
immédiatement et qu'on n'oublie pas. Restent ces riffs énergiques
et sombres, cette voix hors du commun et ces passages symphoniques et
mélodiques qui rappellent que Grave Digger explorera toujours
de nouveaux horizons mais restera Grave Digger. Ce Rheingold est une
nouvelle porte ouverte dans le paysage musical de Grave Digger, et,
malgré les quelques défauts qu'on peut lui reprocher,
une pièce de maître...
Anne-Celine