Voilà un groupe qui n'a jamais vraiment eu le succés qu'il
méritait au fil de ses albums, fussent-ils tous de bonne qualité.
La donne sera-t-elle changée avec Epica? En tous cas, au premier
abord, celui-ci a tous les bons ingrédients : des riffs épiques
parfois martelés (Center Of The Universe), parfois plus lourds
(The Edge Of Paradise) et soutenus par des envolées lyriques,
des refrains grandioses (The Mourning After) des passages piano d'une
certaine finesse, une des meilleures voix (malheureusement assez méconnue)
du style, et des arrangements d'une grande beauté mélangeant
violons, voix féminine et autres instruments à vent ou
encore accordéon (si si) qui confèrent à cet album
une ambiance certes peut-être déjà rencontrée
dans des classiques du genre (comme les derniers Shaman ou Edguy) mais
qui reste maniée avec maturité, subtilité et personnalité
par le prolixe Thomas Youngblood, tout en évitant les poncifs
du genre, et les rythmiques aux allures de grosses cylindrées,
avec des voix à la limite du désagréable qui ne
quittent jamais les trois dernières notes de leur tessiture suraiguë.
Les influences diverses de cet Epica témoignent de l'ouverture
et de la maîtrise instrumentale des membres : mélodies
et instruments orientaux et celtiques, tango (Lost And Damned), et ce
son incomparable qui a toujours offert à Kamelot une véritable
identité. En bref, Epica serait l'album incontournable de la
discographie de Kamelot, peut-être même l'une des meilleures
sorties de ce début d'année.
Anne-Céline