Morbid Angel
Heretic (2003)

genre : death metal

PA : 7,99/10 - Will : 9,5/10
Earache

La sortie d’un nouvel album par les rois du death est toujours synonyme de grand moment. Morbid Angel a toujours su, et dieu sait que la tache est ardue dans ce style de musique, renouveler son death metal de façon grandiose. L’apogée de cette entreprise fut, et tous les aficionados avertis vous le diront, la sortie du précédent album Gateway to Annihilation. Cet album, plus froid, plus sombre représentait l’album le plus morbide du groupe par l’intervention de riffs acérés et taillés dans la noirceur la plus profonde. Morbid Angel avait réussi a réinventé son style et à hausser une fois de plus le niveau du death metal. C’est donc peu dire que ce nouvel album était attendu de nouveau comme le messie. Crevons tout de suite l’abcès, c’est avant tout une petite déception. Oui Morbid Angel est toujours le leader en la matière, oui cette nouvelle livraison est bien au dessus de toutes les autres mais non cet album ne représente pas un nouveau pas dans l’histoire du death, mais plutôt un petit retour en arrière. En effet, ce qui marque avant tout c’est que Morbid Angel nous refait quelques pas en arrière vers un Formulas Fatal To The Flesh qui représentait, ça n’engage que moi, le moins bon album du groupe. Ce Heretic garde quelques bases de Gateway to Annihilation tout en reprenant une structure plus ancienne et moins innovante. Alors oui c’est sûr, Morbid Angel nous ressort quelques morceaux énormes, c’est inévitable, citons Cleanside in Pestilence, Enshrined By Grace, Curse The Flesh ou le monstrueux God of Our Own Divinity, mais l’apocalypse n’est pas au rendez-vous. Ce nouvel album n’a beau ne pas être la meilleure livraison du groupe, gageons que cette année rien ne sortira de mieux dans le style.

Pierre-Antoine

Aahh… Enfin, le nouvel album des godfathers du death-metal, ceux par qui tout arrive, ceux qui engendrent chez nous les pulsions les plus bestiales et les plus démoniaques….
Que dire de cet album de Morbid Angel, sinon qu’il est presque parfait… La note de 9,5 que je lui ai attribué ici est simplement due au fait qu’il ne dépareille pas dans leur discographie, qu’il n’est pas l’œuvre ultime du groupe, puisque leur chef-d’œuvre sera une nouvelle fois leur prochain album !!! Bon, vous l’aurez compris, je suis un "die-hard fan" de ce groupe, et ce depuis Altars Of Madness… et je ne suis pas très objectif.
L’album débute par Cleansed In Pestilence, un morceau ravageur avec des blast-beats très impressionnants de Pete Sandoval (qui ne peut être égalé sur ce terrain que par Nick Barker de Dimmu Borgir), pour ensuite se ralentir un peu, ce qui permet alors à Trey Azaghtoth de faire dissoner sa guitare pleine d’effets dans un solo dont lui seul a le secret, et à Steve Tucker de donner la pleine puissance de sa voix (bien content qu’il soit revenu dans le groupe, celui-là…)
Le deuxième morceau, Enshrined By Grace (qui fera l’objet d’une vidéo), démarre par un riff inhabituel chez Morbid pour ensuite repartir de plus belle vers des profondeurs abyssales de rapidité, et là, on se dit qu’on tient un nouvel hymne à la gloire du Malin… Le Cornu est de retour parmi nous, allumez les cierges, égorgez les jeunes vierges que leur sang purifie nos âmes impies ! Et gloire à Morbid Angel ; je me prosterne… Mais pardon, je m’égare…
En fait, il est inutile de décrire tous les morceaux, tant cet album frise la perfection… On retrouve tous les ingrédients qui ont fait la réputation de ce groupe magique, des ambiances glauques à souhait aux soli d’Azaghthoth, toujours très inspirés (dire qu’il les compose tous note par note avant de les jouer !!!)
Par moment, on se croirait même revenu aux premiers temps du groupe, avec ce Stricken Arise (chanté par Azaghtoth, mais c’est devenu un passage obligé depuis Formulas…), dont le riff de départ et même la suite nous rappelle un Blasphemy Of The Holy Ghost ou un Immortal Rites des familles…
Morbid Angel n’a pas oublié non plus d’inclure leurs espèces d’intros païennes (Place Of Many Deaths, Abyssous) nous plongeant dans une ambiance de transe idolâtre à la gloire d’une puissance maléfique, genre 10 000 suppôts de Satan adorant le Malin au pied d’une montagne sombre et dégoulinante d’excruciations diverses… Voyez ?! Mais je m’égare à nouveau….
Le seul petit bémol, mais ça n’engage que moi, c’est que cet album aurait mérité une production un peu plus massive ; ceci dit, dans la bagnole ou sur votre chaîne hi-fi, à fond, ça ne sature pas et le son est parfait… c’était certainement le but recherché ! Bon, j’arrête là, je n’ai qu’une chose à dire : achetez cet album sans aucune crainte, vous en aurez pour votre argent, que l’on puisse revoir très vite ce groupe fantastique en concert… Où que ce soit, de toute façon, nous y serons, car nous sommes tous des…. Hérétiques !!!

Will Of Death