Demigod, le nouvel opus des Polonais de Behemoth, est l’exemple parfait d’une mutation réussie. En effet, le groupe aura réussi à passer d’un groupe de black metal somme toute classique vers l’élite du death metal européen. Même si l’on le sentait sur Satanica, Thelema 6 et Zos Kia Kultus finirent d’achever la mutation. On en attendait beaucoup, et s’est donc tiraillé entre la peur d’être déçu et l’envie d’être bluffé que le disque est posé dans la platine. Après une introduction limite flamenco à la guitare sèche, déboule « Sculpting The Throne ov Seth », qui résume assez bien l’album, avec son mur de guitares en début de morceau, et ses riffs incisifs, lourds lorsqu’arrive la voix plus que gutturale de Nergal. La batterie brille encore par la puissance qu’elle dégage, avec une technique simplement hallucinante - mais c’est un minimum dans ce style de musique. Le groupe se lâche donc pleinement sur ce Demigod, armé d’un brutal death efficace, très rapide, et sans concession. Peut-être moins riche en trouvailles (les claviers en intro de Demigod sont un peu cheap) que son prédécesseur, ce Demigod n’en est que mieux produit et mieux exécuté. A noter la participation de Karl Sanders de Nile, seul groupe encore devant les Polonais. On aurait tout de même voulu un peu plus que bien, l’album manquant parfois cruellement de relief…
Geoff