Allez, n’y allons pas par quatre chemins : ce « Speech Of
Freedom » est un des meilleurs albums de métal/hard-core
(et non pas de hard-core/métal… la nuance est importante
!) sortis de tous les temps ! Après tout, il n’y a aucun
complexe à faire face aux productions américaines sorties
ces dernières années, tant cet album ravage tout sur son
passage. Finies les digressions de type System Of A Down qu’on
pouvait entendre sur le premier EP, Straight In The Vein : ici, tout
est recentré sur la puissance, l’efficacité et le
coup de poing dans la gueule ! On sort abasourdi dès la première
écoute de cet album : tout est ici décuplé par
dix… Les rythmiques de Snake et de Scalp sont incroyablement efficaces,
oscillant entre le punk, le métal jumpant ou carrément
le thrash/hard-core. Black Bomb A vient de réaliser une des masterpieces
du style, tout simplement, d’autant que le son que leur a concocté
Stéphane Buriez (LOUDBLAST, CLEARCUT) est carrément hallucinant
de massivité et de clarté. Le son des guitares est énorme,
la basse de Mario le tatoué claque tel un fouet (Who Fucks Who
?) et que dire des parties de batterie de Hervé Coquerel (LOUDBLAST),
qui sont exceptionnelles. Ca en devient même pénible pour
les autres batteurs, ou comment passer du thrash/death au hard-core
en toute simplicité. Ce mec est tout simplement bon. L’autre
nouveauté de cet album tient en l’arrivée d’Arno,
le chanteur de NO FLAG, qui a une voix limite death, qui tranche vraiment
avec la voix beaucoup plus aigue et typiquement hard-core de Poun. L’alternance
des voix donne une idée de la rencontre du feu et de la glace
! Pour situer, Poun se rapproche plus de Grady Avenell, le chanteur
de Will Haven, tandis qu’Arno se situe plus du côté
de Keith De Vito (Catastrophic). En tout cas, Arno est phénoménal,
ce qui a poussé Poun dans ses derniers retranchements, pour le
meilleur ! Quant aux chansons proprement dites, on peut passer d’un
thrash/hardcore sévèrement burné (Double, qui ouvre
l’album, Legalize Me) à des morceaux plus mid-tempo dans
la rythmique (le début de Mary, où Jean-Pierre Galland,
le chantre de la légalisation du cannabis en France, vient dire
quelques mots ou encore Shoot At The Gossip avec sa rythmique un peu
funk qui s’enchaîne à un refrain qui va cartonner
en live, et qui provoquera un jump impossible à contrôler
!). Quelques refrains sont très mélodiques (Double, Reject
For Me, Madmen), et sont aussi les bienvenus dans cet océan de
puissance. A noter aussi sur Who Fucks Who ? des parties tribales du
meilleur effet, assez proches de ce qu’avait fait Sepultura en
son temps. On ne va pas s’appesantir plus… Cet album est
taillé pour la scène, on craint d’ailleurs pour
l’intégrité physique des kids qui suivront la tournée,
car à n’en pas douter, les jumps collectifs s’enchaîneront
aux pogos les plus dévastateurs ! La bombe A est lâchée,
laissez-vous envahir par son souffle cataclysmique ! Les USA avaient
Hatebreed, nous avons désormais Black Bomb A…
Will