Est-il bien utile de présenter encore Marduk ? Dans l’image collective, mis à part être un groupe de black, c’est le groupe responsable de la pochette culte ou l’on découvrait une nonne se masturbant avec un crucifix, mais Marduk, c’est aussi le groupe que l’on voit tous les ans, parce que tous les ans, ils sont à l’affiche d’une grosse tournée européenne de metal extrême. Marduk, c’est aussi le groupe du "un album par an", et donc cette année, rebelote. N’en déplaise aux fans purs et durs du groupe, le précédent opus, World Funeral, marquait un vrai tournant dans la carrière des Suédois. C’était l’heure de la maturité, et l’avènement d’une maîtrise évidente de leur art diabolique. Ce nouvel album, Plague Angel, reste dans la même lignée d’excellence. Avec l’arrivée d’un nouveau chanteur, on aurait pu trembler, mais il n’en est rien. Mortuus est un tueur et son style est on ne peut plus malsain (écoutez la bizarrerie "Deathmarch", vous verrez de quoi on parle...). Parfait pour le black. Côté son, le groupe est tout de même revenu à quelque chose d'un peu plus sale, en tout cas, moins polissé que sur World Funeral. Même si on pourrait juger ça comme une régression, il n'en est rien, tant tous les instruments sont parfaitement audibles. Disons que cet album a un son qui correspond plus au black, alors que World Funeral avait des consonnances plus death. Le blastbeat est évidemment de rigueur tout au long des 45 minutes de cette boucherie ("Throne Of Rats", "Life's Emblem", "Warschau") mais comme sur l'album précédent, les mid-tempos arrivent à apporter un peu plus de lourdeur et à aérer un peu la chose ("Seven Angels, Seven Trumpets", "Perish In Flames" et "Blutrache"), mais c'est pour mieux repartir ensuite vers des sentiers de brutalité satanique. En conclusion, un album de Marduk de plus me direz-vous, mais sur ce Plague Angel, le groupe s'est reconcentré sur l'essence du black : le haineux, le crade, le malaise, la souffrance de l'âme... du bon, quoi. Terminons en disant aussi un petit mot sur la pochette, qui est une merveille de bon goût, très réussie. Hails Satan ! Et vivement le X-Mas...
Geoffrey & Will Of Death