Blackie Lawless et ses sbires sont de sacrés phénomènes
! Après la douloureuse expérience de leur premier album
concept, The Crimson Idol, sorti en 1992, mais qui connut néanmoins
un gros succès commercial, WASP remet le couvert avec cette fois-ci
carrément une histoire complète en deux volumes dont le
premier volet de 52 minutes sort ce mois-ci, le deuxième paraissant
en juin. L’avenir dira si c’était un bon calcul de
sortir deux disques en un temps si peu espacé, mais à
la différence de 1992, le métal est revenu en force, et
Kurt Cobain et le grunge sont morts ! Le risque n’est peut-être
pas si grand non plus, car l’écoute de cet album nous montre
un groupe en pleine possession de ses moyens, oeuvrant dans une sorte
de heavy rock très californien, qui sait quand même se
faire assez rapide et agressif quand il faut (Wishing Well, X.T.C Riders,
The Running Man…) ou très mélodique comme en témoignent
les nombreuses intros à la guitare sèche en arpèges
(Why Am I Nothing, The Red Room Of The Rising Sun, What I’ll Never
Find, Me & The Devil…) et qui recèlent de très
bons solos. Par contre et c’est toujours là le problème,
la compréhension de l’histoire très alambiquée
de ce concept album ne sera pas aisée si vous ne maîtrisez
pas l’anglais, d’autant qu’elle renferme au moins
12 personnages différents. Cette histoire raconte en gros les
aventures pénibles de la vie d’un orphelin qui est tombé
un jour sous l’influence d’un mentor lui ayant fait découvrir
la métaphysique et l’occulte. Sa vie s’en trouve
alors complètement changée mais à un moment, l’élève
dépasse le maître et il devient à son tour un gourou
avec beaucoup d’influence (The Neon God), en quête d’accession
(The Rise en anglais) à un pouvoir supérieur, mais torturé
par sa nouvelle position de messie… Oh, et puis après tout,
c’est quand même la qualité de la musique qui nous
intéresse le plus, et même s’il n’est pas évident
de résumer en quelques mots les chansons de cet album, elles
arrivent à très bien créer les ambiances qui servent
de trame à cette histoire. C’est en ce sens qu’il
est très bon et puis, soyons sérieux, c’est aussi
du pur WASP, bien agressif quand il faut enfoncer le clou et Blackie
Lawless reste quoiqu’on en dise, une des meilleurs et des plus
choquants vocalistes de heavy (The Raging Storm) ! Les fans ne seront
pas déçus par cet album, même si le côté
animal et brutal des premiers albums des pourfendeurs de barbaque qu’étaient
les WASP à leur époque, est loin. Quoique… Attendons
la suite !
Will