Aghora est surtout connu pour être le projet de Sean Reinert, fameux batteur de groupes comme Death et Cynic. Reinert ne part même pas en tournée avec Aghora, mais il participe à la composition des morceaux et enregistre les parties de batterie. Le fait d'avoir une chanteuse ne facilite plus trop les choses pour un groupe de prog, car il risque d'être trop vite catalogué. Diana Serra chante magnifiquement, mais elle a trop tendance à la jouer « enchantée » ou « mystique ». Ça colle parfaitement avec le concept oriental de l'album, mais ça risque de fatiguer. Une erreur de jeunesse qui sera certainement bientôt gommé puisqu'elle n'a que 21 ans! Le concept extrême-oriental est toujours perceptible dans les compos, il est intégré subtilement et intelligemment. Les parties instrumentales très prog ne sont jamais trop longues et chaque chanson garde une ligne directrice qui permet de s'en souvenir, et donc d'avoir envie de se repasser ce disque. Bref, un album de metal prog digeste, tout en étant techniquement de haute voltige. Car bien évidemment, les parties de batteries sont monumentales, et ça, personne n'en sera étonné. Mais le mec qui casse la baraque, c'est le guitariste Santiago Dobles. Ce mec passe facilement de la guitare acoustique, façon « sitar », avant de balancer des solos furieux, pour finir par tout écraser par un riff monumental ! Un guitariste complet, qui n'en fait pas des tonnes et dont le jeu n'est pas aseptisé. Bref, un vrai rockeur et non pas un prof de gratte qui joue assis avec des pantoufles. Le prog metal a souvent un public bien précis mais les temps sont durs et même les amateurs ont du mal à trouver quelque chose d'audible et d'originale. Aghora réussi là où beaucoup d'autres ont échoué.

Site : http://www.aghora.org/

Site : http://www.myspace.com/aghora

Yath