Patrick Mameli, Tony Choy, Sean Reinert et Tony Jelencovich, ça vous dit quelque chose ? Pas certain que les plus jeunes d’entre vous sachent bien qui sont ces zigues… Alors, on va mieux situer : Patrick Mameli (guitares) fut le fondateur de PESTILENCE, Tony Choy fut bassiste dans ATHEIST et CYNIC, Sean Reinert était le batteur de CYNIC puis de DEATH et Tony Jelencovich (vocals) fait partie de M.A.N et fut le chanteur à une époque de TRANSPORT LEAGUE puis de MNEMIC. Ca y est ? Vous avez compris à qui on a à faire ici ?
Quand on a appris que Patrick Mameli revenait sur le devant de la scène après plus de 8 ans de disparition totale, en plus avec les plus fines gâchettes du techno death américain, on a bien cru avoir une érection, sauf qu’il ne faut pas trop vous attendre à du pur death. Cet album est clairement un pur mix de ce qui a fait la renommée des groupes originels de ses géniteurs : des rythmiques barrées, des dissonances avec de nombreux accords jazzy, de la technique (putain, certaines lignes de basse sont hallucinantes !) et des soli complètement sortis du cosmos, proches de ce que Mameli avait proposé sur le Spheres de Pestilence.
Heureusement, le groupe n’est pas parti dans un délire total et les chansons sont structurées (« Collision », « Homicide »…), propres au headbanging, avec des refrains souvent entêtants qui reviennent plusieurs fois dans les chansons, parfois chantés en chant clair. Le chant justement n’est pas ce que je préfère, car très actuel, limite hardcore néo, limite rap (« Knee Deep In ») et l’ennui gagne parfois sur certains titres, même si les capacités de Jelencovic en chant agressif ne sont plus à démontrer. Ceci dit, je me demande toujours pourquoi Mameli ne s’est pas chargé lui-même des lignes vocales, qu’on aurait aimées plus profondes et moins néo, mais bon, c’est comme ça…
Maintenant, C-187 ne révolutionnera pas le style car si Mameli, avec Spheres, a dû bien influencer en son temps des groupes comme Meshuggah et Textures, il est clairement établi au travers des rythmiques de Collision que ces mêmes groupes font désormais aussi partie du background des musiciens. Un truc à signaler quand même : il n’y a aucune accélération typiquement death ou thrash là-dedans, que de la musique bien barrée, heavy, agressive et jazzy… Rien de bien rapide…
Bref, fans de tous les groupes cités dans cette chronique, auxquels je rajouterais volontiers Voivod, cet album est pour vous ! Quant à ceux qui sont restés bloqués à Consuming Impulse de Pestilence, passez votre chemin ! En ce qui me concerne, je n’ai qu’une chose à dire : vivement la tournée, en espérant qu’on arrivera enfin à interviewer Mameli, ce qui n’est pas une mince affaire depuis plus de 2 mois qu’on essaie !
Site : http://www.mascotrecords.com
Will Of Death