Le constat suivant prend encore plus d’écho à la lumière de ce nouvel album : que l’attente fut longue pour enfin entendre un nouvel album de Christian Death ! Et même si pour certains, trouver une chronique de ce disque en ces colonnes peut paraître bizarre, l’approche plus rapide, et donc plus metal du combo sur ce American Inquisition en justifie toutes les louanges qui vont suivre. Car être un groupe culte signifie souvent être un groupe sur le retour, et donc en principe, on n’en attend plus rien. Et puis le disque démarre, le premier morceau prend son envol glacial. Rythmique martiale, arrangements classiques fins, chant grave et envoûtant, et puis la lumière, avec une mélodie lumineuse, irrésistible en milieu de morceau avant de repartir sur un final en apothéose. La combinaison du chant masculin de Valor et celui de la douce Maitri fonctionne à merveille sur l’ensemble du disque (titres 2 et 5). Même dans des morceaux nous renvoyant dans les années 80’ (titre 4), l’ensemble est réellement en phase avec notre époque. Et c’était bien là l’un des plus gros paris du disque. Concept album en forme de pamphlet anti Georges Bush, le disque est basé sur la théorie d’une conspiration mondiale menée par une société secrète, visant à une domination du monde ayant amené les événements du 11 septembre. Un thème une fois de plus « borderline », comme les aime tant le groupe. Musicalement, American Inquisition est une vision moderne du gothisme, avec une crédibilité balayant beaucoup de formations actuelles. Mais qui d’autre que Christian Death peut prétendre décemment représenter ce mouvement, dans son imagerie très forte, et ses textes provocateurs, dérangeants mais tellement justes ?