Dimmu Borgir
In Sorte Diaboli (2007)
genre : Black d'Intellos
10/10
Nuclear Blast / PIAS


Le black metal est vraiment un milieu élitiste. Non content d’être par essence une musique pour érudits du metal, il est très difficile d’exister dans cette bulle fermée sur elle-même, prête à dégainer à chaque faux pas de ses membres. Et cela, Dimmu Borgir le subit depuis bien longtemps maintenant, parce que le groupe a su sortir ce style de l’ombre et lui amener une dimension mondiale. Et n’en déplaise à certains, c’est bien parce que le groupe est au-dessus des autres qu’il a réussi, contrairement à cette idée de traîtrise et de compromis dans sa musique. Depuis Spiritual Black Dimensions, l’ascension est sans limite, le groupe repoussant toujours plus les possibilités du black metal, y incluant des orchestrations magistrales, des mélodies en chant clair et des effets sur les voix.

L’apothéose ayant été atteinte sur Death Cult Armaggedon, Dimmu Borgir, plutôt que de prendre le chemin de la facilité, a décidé de secouer un peu ses bases et de proposer autre chose, avec un album concept très ambitieux. Certains ne comprendront pas, se plaindront de ne pas retrouver le Dimmu d’avant, mais les plus ouverts reconnaîtront cette façon unique de composer, transposée dans un album qui ne fait que monter en puissance, suivant le thème du disque, au rythme de ce prêtre qui se rend compte petit à petit que ce n’est pas avec Dieu, mais bien avec le démon que son destin est lié. In Sorte Diaboli paraît plus simple et plus direct, mais se révèle irrésistible après plusieurs écoutes.

L’arrivée d’Hellhammer apporte un jeu plus organique, (un peu) moins triggé, et surtout beaucoup plus de diversité (The Chosen Legacy). La voix de Vortex est utilisée au mieux, avec certainement ses meilleurs parties à ce jour (The Sacrilegious Scorn) et Shagrath, gavé d’effets, assène les textes avec sa maîtrise habituelle et ce timbre atypique. Les riffs oscillent entre thrash et black, en restant d’une efficacité propre au groupe, soutenue par des orchestrations parfaites (l’intro de The Serpentine Offering est l’une des meilleures jamais composées par le groupe).

Alors on pourra toujours pinailler, chercher les passages plus faibles, ce sera toujours vain. Dimmu Borgir domine outrageusement et sans pitié le petit monde du black metal.

Site : http://www.dimmu-borgir.com/

Geoffrey