Comme beaucoup de groupes prometteurs, Ellipsis avait étonné avec son premier album et légèrement déçu avec le deuxième. Comment leur en vouloir d'avoir fait trop compliqué, trop ambitieux et donc un peu confus? Bref, on attendait encore la confirmation du gros talent des français pour ce troisième essai. Et c'est clair, Ellipsis est grand. Imperial Tzadik est énorme. Varié, riche, sombre et complètement unique. La voix d'Emmanuelson y est certainement pour quelque chose. Originale, puissante et maîtrisée, elle colore des compos généralement très sombres. Un peu comme Warrel Dane dans Nevermore. Les compos sont en fait dans la lignée de celles des albums précédents. On est à mi-chemin entre le prog, le gothique et le metal. Mais ne vous fiez pas à cette définition, ça ne veut rien dire. Ellipsis est vraiment original. Le premier morceau par exemple assome avec son riff plombé (« Perfect Rage ») et, de suite derrière, « Imperial Tzadik » retourne l'ambiance avec des choeurs inquiétants. Là où les précédentes réalisations du groupe semblaient un peu partir dans tous les sens, ce nouvel opus est parfaitement cohérent. Ellipsis a trouvé son son, sa manière de faire du metal et sa force. Imperial Tzadik est un voyage dans un pays imaginaire, bourré de références musicales diverses et complètement maîtrisées. Difficile dans ces cas-là de convaincre avec des mots, mieux vaut écouter l'album, ou certaines chansons comme « A Box In Ocean » ou « Tribal Misericordia » pour comprendre. En plus, sur un titre halluciné (« Green Kommando »), Tore Ostby (Conception, Ark, DC Cooper) vient placer un solo flamenco venu d'une autre planète. Signe d'une reconaissance nouvelle, signe qu 'Ellipsis est ambitieux, tout en ayant les moyens de son ambition.

Site : http://www.ellipsis-music.com/

Site : http://www.myspace.com/ellipsisimperialtzadik

Yath