Certaines personnes semblaient avoir mésestimé l’importance de James « Head » Welch au sein de Korn. Ces même personnes avaient vécu un retour brutal à la réalité après l’écoute de See You On The Other Side : Korn ne serait plus le même. Un virage délicat vers des expérimentations mélodiques inédites pour le groupe et une rage plus contenue. Fini donc cet âge d’or où le moindre riff « jumpant » suffisait à créer un hit. Korn était passé à l’âge adulte, celui de l’épanouissement, mais surtout celui des critiques. Et ce 8ème album a, à la première écoute, tout le potentiel pour un lynchage en règle sur la place publique. Mais à y regarder de plus près, la bande de Backerfield marque définitivement une cassure avec son passé, et assume enfin pleinement ses aspirations. Minutieusement mixé et arrangé, l’album met en retrait les guitares, efface ce son de basse claquant atypique, et met en avant un chant polymorphe, qui s’acharne à enchainer les mélodies imparables. Car pour la première fois peut-être, Korn vient de composer de vraies chansons, dans un format plus traditionnel, où les mélodies prévalent sur une quelconque décharge d’énergie. Plus que jamais, l’ambiance est sombre, parfois malsaine, et le groupe n’hésite pas à dépouiller ses compositions pour accentuer le côté dramatique de celles-ci. La batterie assurée ici par Monsieur Terry Bozio (que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, blablabla) est ahurissante, aux sonorités et aux rythmes originaux, offrant encore plus de profondeur à ce disque. Plus totalement metal, il va falloir s’y faire, Korn ne sera plus le même, mais son nouveau visage est nettement plus consistant.
Site : http://www.korn.com/
Geoffrey