Quand on tient dans ses mains un monument, il est difficile d’en parler… On pourrait pourtant disserter des heures sur ses multiples qualités, sur le riff qui nous fait saliver, tout ça entre amis avec une bière à la main (ou autre chose…) mais synthétiser tout ça en quelques lignes, tout le monde passe. C’est pourtant votre serviteur qui s’y colle, pas forcément très à l’aise…On résume : une claque ? Une baffe ? Un coup de poing ? Un bulldozer lancé à toute vitesse (faut le dire vite…) contre un mur en parpaing ? Un peu tout ça à la fois, le nouveau Machine Head est là, et on n’a pas fini d’en parler.

Through The Ashes Of Empire, leur précédent album, avait rassuré tout le monde. Cette bonne vieille machine était toujours vivante. C’est peu dire qu’on avait eu vraiment peur après Supercharger, l’album du semi-naufrage de la carrière du groupe. Alors après une tournée promo pour Through The Ashes Of Empire qui avait fait état d’un groupe au meilleur de sa forme, il s’agissait de confirmer, d’aller plus loin, de sortir une nouvelle référence qui allait écraser la concurrence et remuer le petit monde du métal qui en avait grandement besoin. Et BOUM !! C’est fait ! La bande de sir Robb Flynn sort ici l’album qui aurait du succéder à Burn My Eyes, afin que le groupe reste en avance sur son temps.

Des riffs acérés thrash, néo, lourds, aux batailles de solo jamais entendues à ce niveau dans ce groupe (merci Phil Demmel) en passant par du chant clair utilisé judicieusement (les refrains de « Halo » et « Beautiful Mourning »…), le groupe vient d’atteindre un palier qui lui sera difficile de dépasser. Avec 4 morceaux de plus de 9 minutes comportant une force thrash tellement intense, Machine Head vient taquiner Metallica sur ce qui était son terrain période Master Of Puppets. Que dire de plus du « Fight, Fight, so fight for… » sur « Clenching The Fist Of Dissent » qui fait tout de même un tout petit peu penser au « Die, Die, by my hand… » de Metallica sur Creeping Death… ?

Produit par son leader charismatique en personne, (Robert Flynn pour ceux qui ne suivent pas), enregistré par Mark Keaton, qui a déjà travaillé sur l'album précédent, et mixé par Colin Richardson, The Blackening fait partie des albums de métal les plus attendus de 2007. Patience récompensée ! En effet, Machine Head vient de récupérer un flambeau qui était resté longtemps bien seul. Il rallume la flamme qui dormait en chacun de nous et porte l’étendard du métal haut et fort aux yeux du monde entier. Du grand art, on en reste bouche bée.

Site : http://www.machinehead1.com/

Pierre Antoine