Il est finalement plus difficile de parler de perfection que de médiocrité. Trouver les mots justes afin de décrire au mieux toutes les émotions ressenties suite à l’écoute ou à la vision d’une œuvre, s’avère être un exercice périlleux même après plus de 10 ans de pratique. Nous en avons croisés des albums, nous en avons aimés, nous en avons détestés et seuls quelque-uns restent à jamais gravés dans notre mémoire. Ce nouvel album d’Oceansize en fera partie, cela ne fait aujourd’hui aucun doute.
Après plus d’une vingtaine d’écoutes, cet album vous laissera dans l’insondable : tant d’images et de sentiments vous viennent à l’esprit comme lorsqu’on découvre pour la première foi un Wish You Were Here des Pink Floyd ! Le génie est présent et vous transcende, vous fait grandir. Abandonnant les quelques morceaux calibrés que le groupe a pu faire par le passé, Oceansize nous délivre un album de 8 morceaux qui ne forment qu’une seule et unique pièce, qu’un seul et unique chef-d’œuvre. Des violons, des mélodies fabuleuses, des riffs puissants aussi, rien n’est assez précis dans notre vocabulaire pour décrire la seule chose à retenir de cet album, les sentiments ressentis. Peu d’albums laissent réellement parler les sentiments, les émotions avant la technicité ou le simple plaisir du pogo rageur.
Cet album vous demandera un réel effort d’écoute pour vous imprégner, ne cherchez pas un refrain qui fait mouche ou le riff qui tue, laissez-vous simplement transporter afin de tenter d’apercevoir le sens premier du mot : pourquoi ? Pourquoi tant de galères, tant de frustrations, tant d’évènements gâchés ? Pour pouvoir apprécier les rares moments qui en valent réellement la peine, comme d’écouter en boucle un album de ce type. Et l’honteuse copie de Meshuggah sur le riff principal de « Sleeping Dogs And Dead Lions » ne vous gâchera pas le plaisir, tant ce morceau s’inscrit dans la parfaite dynamique de l’album.
Ce Frames est un moment inoubliable, rare, d’une rareté qu’il faut chérir afin de garder au mieux la surprise de la lumière au bout du tunnel. Bon voyage !
Site : http://www.oceansize.co.uk/
Pierre Antoine