On le sentait venir depuis The Gathering Wilderness,
précédent album de Primordial. Le groupe de Dublin
devenait énorme, incontournable. Sans être
spécialement connu du grand public, une écoute suffisait
pour entrer dans l’univers de la formation, et ne plus en
ressortir. L’arrivée chez Metal Blade avait
d’ailleurs pleinement permis à la formation de propager
enfin sa musique à plus grande échelle.
Nous voilà donc avec To The Nameless Dead, ou comment
écrire l’album parfait en huit morceaux. Avec ce
qu’il faut d’extrême, de lyrisme, et surtout une
identité propre, reconnaissable d’entrée avec
« Empire Falls », réponse parfaite au « The
Golden Spiral » qui ouvrait l’opus précédent.
Les morceaux reposent sur des riffs puissants (« Failure Burden
»), portés par la voix atypique de A.A. Nemtheanga, entre
chant et incantation, comme pouvait le faire l’une des influences
du groupe Tom Fischer, dans Celtic Frost. Un chant qui, une nouvelle
fois, est une des réussites de l’album,
n’hésitant pas à se muer en chant black pour
augmenter l’impact de certaines intonations. Et surtout,
Primordial nous offre un album chargé d’émotion
(« As Rome Burns »), beau à en pleurer, mettant les
émotions de l’auditeur à nu. Les rythmiques,
souvent lancinantes, parfois violentes (« Traitors Gate »),
ajoutent à ce côté hypnotique et addictif.
Primordial réussit surtout à instaurer une ambiance
unique, entre chant guerrier et litanie (« Gallows Hymn »).
Musicalement, le groupe frôle peut-être parfois le doom
pour ce côté dépressif mais surtout le Pagan metal
pour cet attachement à se terre natale, l’Irelande
(« Heathen Tribes »). Oui, To The Nameless Dead est un
album sombre, très sombre, mais tellement salvateur qu’il
en devient indispensable. S’il ne fallait garder qu’un seul
album cette année, ce serait celui-là.
Un chef-d’œuvre, tout simplement.
Site : http://www.primordialweb.com/
Geoffrey