La Norvège restera pour la postérité
métallique une exception culturelle. En effet, comment un si
petit pays à priori si tranquille et propre sur lui a-t-il pu
enfanter ces hordes de black métalleux haineux, agnostiques et
surtout aussi prolifiques ? Comment se fait-il qu’après
plus de 15 ans, le style parvient à se renouveler là-bas
par le biais de formations telles que Sjodogg, formé par des
membres de Crest Of Darkness, Enthral et The Flesh ?
Le climat doit y être pour quelque chose, car sinon, comment
parvenir à concilier aussi bien la froideur glaciale des
atmosphères de ce Landscapes Of Disease And Decadence, de par
l’utilisation de nombreux arpèges dissonants
électriques ou acoustiques, avec la furie insidieuse qui
s’en dégage quand ça blaste ? Car il s’agit
bien de cela ici : Sjodogg nage en plein true black metal ; on nous
balance une musique minimaliste, notamment au niveau des riffs et de la
batterie, le tout avec un son à peine concevable en ces temps
d’utilisation de Pro-Tools...
Le truc, c’est que se dégage de cette œuvre
maléfique un sentiment de malaise, d’oppression de tous
les instants, notamment à cause de la voix très
spéciale de Vulnus, « chanteur » de son état,
toute droit sortie d’un film d’horreur, entre hurlements
déchirants et murmures cauchemardesques, qui n’est pas
sans rappeler un peu celle de Mortuus (Marduk)… Pour le reste,
les parties bien heavy sont nombreuses dans ce disque, un peu comme le
fait Carpathian Forest, c’est du tout bon.
Ceci dit, on est en droit de se demander comment aurait
été accueilli ce disque s’il s’était
agi d’un groupe ne venant pas de Norvège, puisqu’il
n’y a rien d’original là-dedans, je le
répète et que le son est « old school » pour
être poli. L’aura noire qui entoure ce pays doit
certainement créer dans l’inconscient collectif
métallique les conditions propices au bon accueil que devrait
recevoir cette nouvelle offrande au Malin.
Site : http://www.myspace.com/sjodogg
Will Of Death