En ces périodes de premiers frimas automnaux, grand fut notre plaisir de recevoir un album de la sainte (et chaude) terre du Brésil avec ce deuxième effort d’Almah (joli terme hébreux signifiant âme), projet mené par le chanteur d’Angra, Edu Falaschi. Accompagné sur le premier opus paru début 2007 par des membres de Stratovarius ou Nightwish, Edu a réuni autour de lui des musiciens brésiliens pour transformer Almah en un vrai groupe et le pérenniser alors qu’Angra est au point mort depuis deux ans au moins. Par contre, pour accompagner mes démonstrations de capoeira, je peux penser à autre chose (à du Krisiun par exemple ?).
En effet, musicalement, point de fioriture, de concessions, même si nous ne sommes pas si éloignés que cela des parutions de l’Angra deuxième période, surtout que le bassiste Felipe Andreoli est également de la partie (il partage d’ailleurs le rôle de producteur avec Edu). Au programme de ce Fragile Equality, nous avons ainsi droit à du heavy-power efficace, ravageur (le morceau d’ouverture « Birds of Prey » décollera le pavillon interne de vos oreilles avec ses chœurs grandiloquents et ses cavalcades, de même que le titre suivant « Beyond Tomorrow» ou que le final représenté par la speederie « Meaningless World », proche d’un « Nova Era » de qui vous savez). Mais celui-ci est quand même plus convenu que celui proposé par le groupe principal d’Edu qui fait plus souvent appel à ses influences latines ou jazzy (même si sur la power ballad « Invisible Cage», de sympathiques rythmiques sud-américaines tranchent de belle manière avec des soli de gratte lumineux).
Traitant du fragile équilibre régissant les forces de la nature, ce concept album très européen dans la forme, serions-nous tentés d’écrire, vous fera beaucoup moins voyager que les divers concepts albums d’Angra (Holy Land ou Temple Of Shadows). Mais il est loin d’être inintéressant. Et la paire de gratteux présente sur cette galette (Paulo Schroeber et Marcelo Barbosa) n’a pas à rougir de la comparaison avec les duellistes plus réputés que sont Rafael Bittencourt et Kiko Loureiro (par exemple, les nombreux et vertigineux échanges de 6 cordes sur le frénétique « Magic Flame » nous ont défrisé la moustache). Ils apportent également une belle touche de sensibilité et de mélodie sur les plus calmes « Shade Of My Soul» ou «All I Am».
En résumé, nous reconnaissons et saluons le talent d’écriture, d’interprétation mais nous aurions aimé un peu plus d’audace. Un album hautement conseillable et comblant en partie le vide laissé par la mise en veille prolongée (définitive ?) pour de sombres histoires de management et donc de gros sous d’un groupe aussi talentueux qu’Angra, un des leaders de cette scène du power metal ayant connu son heure de gloire il y a une dizaine d’années.

Site : http://www.almah.com.br

Site : http://www.myspace.com/almahedufalaschi

Régis