Faire une reprise d’un morceau pop est un art subtil et
délicat, que la plupart des groupes réservent pour des
faces B de singles ou comme bonus tracks destinés au
marché japonais. En faire un album entier, là est un tout
autre problème. Le réussir du début à la
fin tient souvent de l’exploit, et se vautrer lamentablement
reste chose commune (le dernier Queensrÿche par exemple, loin
d’être convaincant).
S’il y a dix ans, le premier volume du Wrek 80 d’Atrocity
comportait du potable, comme du risible, ce second volet efface les
erreurs, comme les samples électro, et redonne une seconde vie
à des morceaux trop ancrés dans une époque. En
prenant le parti du tout organique, avec des arrangements
interprétés par un véritable orchestre, Atrocity
donne plus de profondeur aux morceaux, et efface les sonorités
datées des années 80. En sortant les gros riffs, le
groupe s’approprie parfaitement le répertoire
revisité, et donne parfois à certains morceaux un
éclairage nouveau et parfois supérieur à
l’original (« Fade To Grey »). Après,
l’avantage avec des reprises, c’est que l’on
connaît par cœur chaque couplet, chaque refrain et des
« People are Peaple », « Relax », «
Smalltown Boy », « Such A Shame » et autre «
Don’t you forget about me » sont imparables avec cette
nouvelle sauce plus relevée.
Loin d’être anecdotique, ce Wrek 80 II est une jolie leçon de maîtrise.
Site : http://www.atrocity.de/
Geoffrey