Un nouvel album de Bloodbath est à chaque fois un événement au regard
des membres du groupe (que l’on n’énumérera pas, vous les connaissez
tous...) et de la rareté de leur présence scénique. C’est après un EP,
Unblessing The Purity, de cette année mais qui n’a finalement jamais vu
le jour que le groupe confirme son retour avec Mickael Ackerfeldt au
chant et sans Dan Swano à la guitare.
Comment donc nos chers Fredrik et Jonas s’en sont sortis et ont-ils
persévéré sur la voie bien plus agressive du dit EP ? A l’écoute du
début de l’album, on a envie de dire tout simplement superbement bien
et complètement dans la lignée de celui-ci. Les 4 premiers morceaux de
l’album étant tout simplement des petites perles de Death Metal. Entre
riffs en aller/retour ultra evil, breaks ravageurs, blast beats
destructeurs sans oublier bon nombre de passage à la lourdeur
“mastodonesque”, on reste littéralement scotchés par tant de maîtrise.
Le groupe se permet même sur « Mock The Cross » d’assumer
pleinement un autre pan de ses influences pour nous balancer un pur
riff à la Morbid Angel dévastateur. Pour votre serviteur c’est tout
simplement jouissif. Et puis, c’est justement à la fin de celui-ci que
sonne le glas. Comme si l’angoisse provoquée par les cloches présentes
à la fin du morceau annonçaient prématurément la fin d’un album qui
s’annonçait grandiose. En effet, sans être mauvaise, la suite de
l’album est plus facile, plus évidente et du coup moins satisfaisante.
Le groupe reprend son death à la suédoise sans se forcer. On sent alors
très clairement le manque du groove très catchy et accrocheur des
morceaux composés par Dan Swano comme Eaten sur Nighmares Made Flesh.
Côté son tout est parfait, clair et propre, calibré mais super
efficace. Tous les instruments s’entendent bien nettement et
s’apprivoisent aisément. Ne croyez pas pour autant que l’album n’est
pas bon car derrière cette apparente linéarité se cache d’excellents
morceaux qui se révèlent au fur et à mesure. Il serait même conseillé
d’écouter l’album de façon morcelée afin d’éviter de croire que tous
les morceaux se ressemblent. Ce serait une pure erreur et vous
risqueriez de passer à côté de grands moments comme l’un des breaks de
fin de « Lesous », 1 minute 30 avant la fin du morceau, un
blast beat sur lequel la voix de Mickael est doublée voir triplée et
donne donc un aspect ultra caverneux. Plus glauque tu meurs... Et c’est
bien ce qui nous attend après l’écoute d’un tel album...
Massif, puissant, classique mais n’est-ce pas le but principal de
l’existence de ce groupe ? Du death sans prise de tête ? C’est alors
diaboliquement réussi !
Site : http://www.bloodbath.biz
Pierre Antoine
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