Il y a des modes que l’on subit, d’autres qu’on évite, et d’autres qui
ne passent pas les frontières. Si on se serait bien passé de Tokio
Hotel, il serait quand même temps de voir ce qui se passe de l’autre
côté de la Manche, et de réaliser que l’Angleterre est en train de
faire sa petite révolution métallique. Comme une réaction freudienne
contre la mère, le pays et sa jeunesse essayent tant bien que mal de se
détacher du poids des aînés, comme Iron Maiden ou Napalm Death, qui
dominent et dirigent le metal là-bas. Car depuis, il ne se passait plus
rien, jusqu’à ce que les plus jeunes se rebellent. Et pas en reprenant
le flambeau, mais en se créant leur propre histoire, leur propre
musique. Si pour l’instant, le style se cherche encore entre hardcore,
émo, thrash ou death, ils se sont déjà trouvés un fer-de-lance avec
Bring Me The Horizon.
Après un premier album remarqué mais encore hésitant, le groupe a pris
les devants. Déjà, avec une production surpuissante signée de
l’artificier Fredrick Nordström, et un style plus direct, mais surtout
unique. Comme si les groupes de garage rock s’étaient acheté une paire
de cojones, et avaient mangé du death metal et du hardcore. Rarement le
terme catchy n’aura si bien collé à un disque de metal et il est
parfois difficile d’imaginer que nous avons ici affaire à des minots…
Même pas 20 ans, et déjà un savoir-faire insolent, le tout dans une
désinvolture et une innocence touchantes et une grosse pointe d’humour
aussi (la palme revenant à « No Need For Introductions, I’ve Read
About Girls Like You On The Backs Of Toilets Doors », certainement
le titre de chanson de l’année).
Vous l’aurez compris, un nouveau mouvement est né et risque bien de s’installer pour longtemps avec des albums de cette trempe.
Site : http://www.myspace.com/bmth
Geoffrey