Cynic
Cynic
Traced In Air (2008)
genre : Metal Progressif Aux Accents Death
9/10
Season Of Mist


Certains splits sont apparus au fil du temps comme un immense gâchis, laissant un goût horrible d’inachevé, celui des prog-deathers américains de Cynic faisant partie de cette catégorie. En effet, les géniteurs du fantastique Focus, sorti en 1993, n’avaient pas réussi à séduire un public qui n’était en fait pas encore prêt à accueillir une musique aussi torturée et aérienne dans le milieu du death : trop prog et mélodique pour les fans de death et trop brutale pour les progueux... Bref, le groupe avait très vite jeté l’éponge, se concentrant sur un autre projet, Portal, qui ne resta malheureusement qu’au stade de la démo... Oui, mais voilà, avec le retour au premier plan du death old school, les gars se sont dit qu’il y avait peut-être une nouvelle place pour eux, surtout depuis que les festivals européens avaient de nouveau montré de l’intérêt pour eux, à un moment où Atheist ou encore Pestilence reviennent aussi... Et l’incroyable, l’inespéré, l’impalpable se produit enfin : Cynic ressort un album, en plus chez nos frenchies de Season Of Mist !

Reformé autour du line up originel (Sean Reinert, Sean Malone et Paul Masvidal), renforcé par un certain Tymon à la deuxième gratte et aux growls, le groupe donne enfin une suite à Focus et très franchement, c’est du grand art ! Oh, le style n’a pas changé : ne vous attendez pas à du blast ici ni à des envolées brutales ! Tout est calculé pour vous emmener dans un voyage intersidéral, du fait de la voix robotique de Paul, toujours trafiquée au vocoder et des riffs torturés, parfois joués en son clair, toujours mélodiques. La voix de Paul, justement, parlons-en : pour certains, c’est une voix de tapette trafiquée mais force est de reconnaître que sans elle, il n’y a tout simplement pas de Cynic ! Encore plus mélodique que dans le passé, elle est toutefois un peu plus naturelle, tandis que Tymon vient donner un peu de brutalité à l’ensemble par des backing death de fort bon aloi. Côté soli, c’est évidemment de la haute voltige mais sans en rajouter : ils servent les chansons et pas le contraire... Quant à la section rythmique formée par les deux Sean, que dire ? C’est une véritable leçon de basse-batterie technique à laquelle vous aurez droit ici ! Quelle virtuosité !

Bref, Cynic sort ici l’album tant espéré en étant encore plus progressif que par le passé et reprend le trône qu’il n’aurait jamais du abandonner vers 1994. Seul bémol à cet album mais il semble de taille : 34 minutes, c’est trop court ! On en aurait bien repris pour 20 minutes supplémentaires ! Cynic n’est pas un groupe de death progressif parmi tant d’autres : Cynic est LE death progressif, tout simplement et on se demande bien de qui Opeth ou eux aurait du faire la tête d’affiche de leur tournée commune en novembre...

Site : http://www.myspace.com/cyniconline

Will Of Death