On avait laissé Draconian en 2005 avec un très bon Arcan
Rain Fell qui nécessitait tout de même un peu plus de
cohérence en raison d’une qualité un peu
inégale, notamment sur la fin de l’album. Nous le
retrouvons aujourd’hui avec Turning Season Within qui est
d’une toute autre qualité. Le groupe a
énormément gagné en maturité et en
professionnalisme. Celui-ci nous sert une offrande de 52 minutes pour
neuf morceaux ayant chacun leur attrait propre.
La recette n’a pas vraiment changé, le groupe alterne
parties aériennes, qu’elles soient en guitare sèche
ou électrique, parties agressives, qu’elles soient
proprement influencées par le Doom metal mélodique ou le
Death, le tout dans une ambiance gothique de fort bon aloi. Non, ce qui
surprend vraiment, c’est qu’en dépit de highlights
que peuvent être « When I Wake », « Earthboud
» ou encore « Morphine Cloud »,
l’intégralité de l’album invite au voyage. Le
chant reste lui aussi sur la même base, des passages
parlés ou susurrés à la My Dying Bride, des vocaux
gutturaux à la Shape Of Despair et un chant féminin que
certains pourraient regretter, comme votre serviteur, mais qui, au
final, et après quelques écoutes, se marrie tellement
bien avec le tout, qu’il serait dommage de chipoter. Le groupe
développe également de très beaux refrains,
« Not Breathing », et d’enivrantes harmoniques comme
sur la fin de « The Failure Epiphany ».
Pour quelle obscure raison ce Turning Season Within n’atteint
donc pas une note plus avantageuse ? Tout simplement parce qu’au
final, le tout reste assez classique et ne découvre pas de
nouveaux territoires. On attend vraiment un peu plus d’un groupe
avec une telle qualité de composition.
Ne vous méprenez pas pour autant, ce Turning Season Within est
très très bon mais un doute subsiste quant à
capacité à devenir un album intemporel. Nous savons
qu’il est au moins, pour aujourd’hui, un très bon
cru !
Site : http://www.draconian.se/
Pierre Antoine