ALBUM DU MOIS DE JUIN n°2

Esoteric a cultivé, par de nombreuses reprises, le concept du double album. Seuls Metamorphogenesis et Subconscious Dissolution Into The Continuum ont dérogé à la règle. Le groupe avait donc pour but, avant la composition de leur nouvel album, de revenir à ce format qui lui était cher. Avec The Maniacal Vale, Esoteric y parvient aisément et de manière assurément brillante. Double disque de plus de 50 minutes chacun, le groupe, avec ce nouvel album, a de plus le luxe de ne pas être avare.

L’album débute avec un « Circle » d’une noirceur incroyable. Esoteric informe d’entrée de jeu (comment aurait-il pu en être autrement ?) que la gaieté ne sera une nouvelle fois pas de la partie. Les arpèges sont aussi hallucinogènes que les power-riffs si caractéristiques du groupe qui se fondent dans des harmonies de notes célestes. C’est réellement ce qui frappe à la première écoute, Esoteric a décidé, encore plus qu’à l’accoutumé, de faire dans le psychédélisme à outrance sans pour autant tomber dans l’improvisation soporifique. Psychédélisme bien plus poussé d’ailleurs sur le deuxième CD que sur le premier. On réalise également, au travers ce fort ton psychédélique, que le groupe tente des choses qu’il n’avait jamais faites auparavant comme des parties Death Metal très marquées et des blast beats aussi courts que surprenants.

Le chant de Greg Chandler est quant à lui une fois de plus angoissant au possible dans ses variations de cris suppliciés et de growls colossaux. C’est un peu comme si The Maniacal Vale synthétisait le meilleur du passé du groupe en le poussant à un tout autre niveau de perfection. Un autre point marquant est le travail titanesque réalisé aux claviers par notre frenchie Olivier Goyet qui livre une prestation de toute beauté…(difficile à croire qu’un sentiment de peur puisque se qualifier de beau…). Les samples, autant que les nappes, sont enivrants et participent singulièrement à l’ambiance de fin du monde développée tout au long de l’album.

Au final, il suffit juste de conseiller l’écoute de cet album à tout amateur de musique et surtout ne pas restreindre son champ de découverte aux seuls amateurs de métal tant l’univers ici déployé serait apte à plaire à toute personne n’ayant pas peur de son côté obscur. The Maniacal Vale est un album éblouissant, riche et profondément torturé. Une valeur sûre au titre d’album de l’année, rien de mois…

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Pierre Antoine