Funeral revient de loin. De très loin. Et le groupe semble vouloir
rattraper le temps perdu, voire exorciser le sort ou tourner la page,
avec un deuxième album en 2 ans. Et la tentation est grande d'encenser
le groupe, rien que pour sa persévérance. Mais il faut bien avouer que
ce As The Light Does The Shadow est décevant.
Même si Funeral reste largement au-dessus d'une grande majorité de la
scène doom, on attendait plus. On attendait mieux, plus juste. Le chant
de Forsmo est déjà sujet à polémique. Certains diront spécial, d'autres
diront monotone, pas assez puissant, creux, « c'est toujours
pareil quoi! ». En plus, les compos finissent par se ressembler
dangereusement. Alors OK, le doom n'a jamais été le genre de
l'innovation ou de la prise de risque, mais quand on écoute As the
Light Does The Shadow sans même se rendre compte des changements de
pistes, il y a sérieusement matière à s'inquiéter. Les chansons sont
toutes bâties sur le même modèle : riff/parties
acoustiques/orchestrations dramatiques/chant déprimé. Et la réponse est
là : Funeral devient une parodie. Une parodie du doom pleurnichard dont
les Scandinaves sont devenus des spécialistes. On va passer pour des
salauds, c'est sûr, car beaucoup apprécieront As the Light Does The
Shadow.
Mais prenons quand même le risque de prédire que cet album de Funeral
sera peut-être la goutte d'eau. Celle qui va faire basculer un genre
autrefois unique et intéressant dans le parodique, le prévisible et le
risible. Surprenant. Etonnant même que ce soit un album de Funeral. On
espère sincèrement se tromper sur ce coup-là, mais As The Light Does
The Shadow semble annoncer le suicide programmé du doom tragique
« à la scandinave ».
Site : http://www.myspace.com/doomfuneral
Yath