Mais qu'a-t-il bien pu se passer pour que le heavy/doom revienne ainsi
(relativement) à la mode ? Il y a tout juste quelques années, on se
moquait allègrement de ces obstinés qui répètent à l'infini l'héritage
du doom dans sa formule la plus pure et traditionnelle. Et Gates Of
Slumber, méritant guerrier de l'underground américain, jouit
aujourd’hui d'une solide réputation alors que son quatrième album
(enfin, on n'est jamais trop sûr avec l'incroyable quantité de split,
MCD et autres 12'' que le groupe a sortis !) s'apprête à sortir, et ce,
malgré une pochette digne de Manowar.
Et pour les fans de doom, c'est un vrai régal de retrouver le
power-trio, surtout que Conqueror est un parfait exercice de style. Il
n'y a rien d'original ou d'étonnant sur Conqueror, juste une leçon de
heavy/doom classique mais complète, maîtrisée et exécutée avec une
réelle passion. Tous les poncifs du genres sont présents, que ce soit
les changements de rythmes, les passages extrêmement lents, les parties
acoustiques ou les solos. Les chansons sont toutes épiques, mélodiques
tout en étant parfaitement dynamiques. Les solos omniprésents rajoutent
un peu de piment, tandis que le chant mélodique et très varié de Karl
Smith porte l'album magistralement (même s'il manque parfois un peu de
justesse).
Un parfait petit manuel de doom donc ? Presque parfait en fait. La
faute à quelques défauts tenaces qui collent au power-trio. Certains
solos sont un peu longs et fatigants et d'autres passages complètement
inutiles (l'intro de « Children Of Satan ») viennent un peu
ternir le tableau. Reste quand même un paquet de chansons entêtantes
comme « Children Of Satan », « Ice Worm » ou le
final épique « Dark Valley Suite ». On reste fans néanmoins ;
car connaissant l'obstination du trio, ils feront mieux la prochaine
fois.
Site : http://www.myspace.com/thegatesofslumber
Yath |