Mais qu'arrive-t-il au rock progressif ? Ce genre par définition
novateur sombre de plus en plus dans le ringard et tourne
douloureusement en rond. On vieillit peut-être, on se lasse aussi, mais
ça n'explique pas tout ! Et il y a heureusement des groupes qui nous
prouvent à quel point ce genre est unique et indispensable (ACT,
Unitopia). Karmakanic est le projet de Jonas Reingold, bassiste des
Flower Kings. Et sans aucune surprise, le troisième opus du groupe est
directement affilié à la « sphère » Flower Kings. Vous
l'aurez deviné, c'est un album de prog « comme d'hab »,
« ça ressemble à Flower Kings quoi ».
Ces affirmations vagues sont malheureusement tout à fait à propos pour
décrire Who's The Boss In The Factory, même si elles sont un peu
injustes. Elles n'évoquent ni la richesse des compos, ni la dextérité
des musiciens (tous affiliés Flower Kings, ça vous surprend ?), ni la
variété de l'album. Malheureusement, dès le premier titre, « Send
A Message From The Heart », on est en pleine soupe hippie
typiquement progressive, naïve, gluante et langoureuse. « Et vas-y
que j'te balance des longs solos qui débordent par ci, que j'oublie mes
doigts sur le clavier par là ». Le pire, c'est que quand le groupe
change un peu de registre et fait part d'un peu plus d'énergie, ça
fonctionne à merveille (« Let In Hollywood ») !
Encore un album bon, plein, riche et tout à fait écoutable par les fans
du genre, mais Karmakanic est une énième victime du syndrome Flower
Kings (voire Transatlantic, qui a au moins eu l'intelligence de se
saborder une fois arrivé au bout de son concept) : ça commence à
devenir kitsch les mecs, et n'oubliez pas qu'après le kitsch vient
l'oubli...
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Yath
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