Lorsqu’un nouveau disque nous tombe dans les mains, on a tendance à se
transformer en prédateur avec une oreille critique assez incisive à
l’affût de la moindre faiblesse, afin de s’en nourrir mais aussi pour
le plaisir de la traque. Made Out Of Babies vient ouvrir notre faim
avec un troisième cobaye intitulé The Ruiner, 3ème album du quatuor de
Brooklyn, qui succède aux très bons Trophy et Coward.
Dès les premières secondes, le riff d’intro de « Cooker »
annonce le pas : vous vous mettez à courir à vive allure pour
suivre la cadence et vous avez à peine le temps de reprendre votre
souffle que la rythmique de « Grimace » vous relance dans une
course effrénée qui s’étend tout au long de « Invisible
Ink ». Votre rythme cardiaque n’arrête pas d’accélérer et c’est
lorsque vous entendez le refrain de « The Major » que vous
vous rendez compte que la donne est en train de changer : vous
n’êtes plus le chasseur mais bien la proie. La voix envoûtante de Julie
Christmas vient vous apaiser quelque peu sur « Buffalo » et
vous réalisez que les règles du jeu ne pourront plus être inversées.
Vous êtes définitivement menacé et attaqué par une section rythmique
toujours à la charge et une guitare aux crocs acérés, que ce soit
durant l’implacable « Bunny Boots » ou bien le plus pondéré
« Stranger ». « Peew » vous fera définitivement
trébucher et chuter pour enfin vous faire dévorer sauvagement sur
« How To Get Bigger ».
The Ruiner est un album qui vous traquera où que vous alliez.
Impossible de fuir. Vous aurez beau essayé de dresser la bête, jamais
vous n’arriverez à la dominer. The Ruiner ne se raconte pas, The Ruiner
se vit et ce, au rythme d’une battue.
Site : http://www.myspace.com/madeoutofbabies
Gaet’
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