Entre Bless The Martyr And Kiss The Child sorti en 2002 et le petit
nouveau dont nous allons discuter dans ces quelques lignes, Norma Jean
a parcouru pas mal de chemin, passant d’un mathcore sombre et chaotique
à un emocore mélodique et enragé. Les changements divers au sein du
line-up y sont sûrement pour beaucoup (chant, basse et maintenant
batterie) mais c’est tout à l’avantage du combo : il y a ceux qui
perdent des membres en route sans jamais s’en remettre et ceux qui en
tirent profit. Norma Jean en est le parfait exemple.
Comme pour leur précédent album, les Géorgiens US s’offrent les
services de Ross Robinson à la console et invitent par la même occasion
Page Hamilton (Helmet), Chino Moreno (Deftones, Team Sleep) et Cove
Veber (Saosin) sur deux titres. Au-delà de la simple participation, les
invités contribuent à l’écriture pour un résultat fusionnel implacable.
Le jeux de guitare et la voix du leader de Helmet sur « Opposite
Of Left And Wrong » rappellent sans contexte l’agressivité et le
groove du quatuor de Los Angeles, le tout associé au côté mélodique
développé sur l’album Redeemer de Norma Jean. Sur « Surrender Your
Sons », la mélancolie et la finesse de la voix du frontman des
Deftones s’unit avec la fureur du combo d’Atlanta, l’ensemble renforcé
par le chant enraillé de Cover Veber pour un résultat harmonieux,
sensible et intense. C’est dans cette recherche de la mélodie toute en
agressivité contrôlée, mais aussi affiliée à l’héritage du passé, que
l’album est construit. Le quintet a bien compris que pour frapper fort,
il fallait innover tout en s’inspirant de ses premiers essais. Alors
parfois on pense à Redeemer avec le très rythmé « Self Employed
Chemist », mais aussi à O’God The Aftermath, notamment avec le
poignant « Birth Of The Anti Mother » et son refrain qui
risque de faire des ravages en concert. Et puis parfois, c’est lourd,
lent et chaotique comme sur Bless The Martyr And Kiss The Child (la fin
de « And There Will Be A Swarm Of Hornets »). Le tout soutenu
par un chant plus raisonnable et mélodique mais toujours aussi
percutant.
Norma Jean livre donc dans les bacs son album le plus réussi. Les
compositions sont plus travaillées pour un résultat qui allie mélodie,
riffs inspirés et fureur maîtrisée. Chaque titre est un tube qui se
suffit à lui-même et fera vibrer vos tympans et accélérer votre rythme
cardiaque sans retenue. Vs. The Anti Mother est la parfaite
démonstration d’un groupe qui sait évoluer vers d’autre horizons tout
en s’inspirant de ses racines.
Site : http://www.normajeannoise.com Site : http://www.theantimother.com
Site : http://www.myspace.com/normajean
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