Norma Jean
Norma Jean
Vs. The Anti Mother (2008)
genre : Screamo-emo-core
9/10
Solid State Records


Entre Bless The Martyr And Kiss The Child sorti en 2002 et le petit nouveau dont nous allons discuter dans ces quelques lignes, Norma Jean a parcouru pas mal de chemin, passant d’un mathcore sombre et chaotique à un emocore mélodique et enragé. Les changements divers au sein du line-up y sont sûrement pour beaucoup (chant, basse et maintenant batterie) mais c’est tout à l’avantage du combo : il y a ceux qui perdent des membres en route sans jamais s’en remettre et ceux qui en tirent profit. Norma Jean en est le parfait exemple.

Comme pour leur précédent album, les Géorgiens US s’offrent les services de Ross Robinson à la console et invitent par la même occasion Page Hamilton (Helmet), Chino Moreno (Deftones, Team Sleep) et Cove Veber (Saosin) sur deux titres. Au-delà de la simple participation, les invités contribuent à l’écriture pour un résultat fusionnel implacable. Le jeux de guitare et la voix du leader de Helmet sur « Opposite Of Left And Wrong » rappellent sans contexte l’agressivité et le groove du quatuor de Los Angeles, le tout associé au côté mélodique développé sur l’album Redeemer de Norma Jean. Sur « Surrender Your Sons », la mélancolie et la finesse de la voix du frontman des Deftones s’unit avec la fureur du combo d’Atlanta, l’ensemble renforcé par le chant enraillé de Cover Veber pour un résultat harmonieux, sensible et intense. C’est dans cette recherche de la mélodie toute en agressivité contrôlée, mais aussi affiliée à l’héritage du passé, que l’album est construit. Le quintet a bien compris que pour frapper fort, il fallait innover tout en s’inspirant de ses premiers essais. Alors parfois on pense à Redeemer avec le très rythmé « Self Employed Chemist », mais aussi à O’God The Aftermath, notamment avec le poignant « Birth Of The Anti Mother » et son refrain qui risque de faire des ravages en concert. Et puis parfois, c’est lourd, lent et chaotique comme sur Bless The Martyr And Kiss The Child (la fin de « And There Will Be A Swarm Of Hornets »). Le tout soutenu par un chant plus raisonnable et mélodique mais toujours aussi percutant.

Norma Jean livre donc dans les bacs son album le plus réussi. Les compositions sont plus travaillées pour un résultat qui allie mélodie, riffs inspirés et fureur maîtrisée. Chaque titre est un tube qui se suffit à lui-même et fera vibrer vos tympans et accélérer votre rythme cardiaque sans retenue. Vs. The Anti Mother est la parfaite démonstration d’un groupe qui sait évoluer vers d’autre horizons tout en s’inspirant de ses racines.

Site : http://www.normajeannoise.com

Site : http://www.theantimother.com

Site : http://www.myspace.com/normajean

Gaet’