Dire que les fans de Paul attendaient son premier album solo, Get Out
Of My Yard, depuis des années, était un faible
euphémisme. Sorti enfin en 2006, l’album avait
été unanimement salué par tous les amateurs de
shred et de prog. Il n’aura donc fallu que deux ans à Paul
(ex-Mr Big, Racer X) pour nous dévoiler de nouvelles facettes de
son talent. Et bien qu’on navigue en terrain connu, cet album
apporte de nouvelles évolutions, notamment au niveau du son,
beaucoup plus clair et « easy-listening », dirons-nous, qui
plaira autant aux fans de Joe Satriani qu’à ceux de Dream
Theater...
La force d’un album solo de Paul Gilbert est que son
écoute ne se limite pas qu’aux amateurs de shred
sapé comme des progueux : même si le chant en est absent
bien sûr, la variété des styles et leur
capacité à créer des parties bien
mémorisables permettra à cet album de trouver une assez
large audience. Ainsi, on passera d’expériences
néo-classiques sur la fin de « Eudaimonia Overture »
(avec une reprise d’un thème de JS Bach) ou sur
l’adaptation guitare/piano très mélodique et calme
de la « Suite Modale » du compositeur Ernest Bloch,
à des choses plus funky/jazz (« Bronx 1971 » et son
orgue Hammond ou encore « Bultaco Saturno » qui n’est
pas sans rappeler Pat Travers). On ratissera aussi du côté
du mellow FM à la Mr Big sur « Norwegian Cowbell »,
« I Cannot Tell A Lie » qui, heureusement, ne dure pas trop
longtemps mais aussi sur la reprise d’Elvis Costello, « I
Still Have That Other Girl »…
Paul n’a pas oublié non plus qu’il vient du heavy
speed avec « The Gargoyle », certainement le titre le plus
heavy et rapide de l’album, qui en viendrait justement à
nous faire regretter que les chemins empruntés par cet album ne
soient pas un peu plus dans cette veine… « The Rhino
» est là aussi pour nous rappeler qu’avec Paul, le
headbanging peut aussi encore être possible.
Bref, d’expérimentations classiques au Hard FM, en passant
par le funk et le heavy-speed, Paul Gilbert ravira ses fans en
proposant un album accessible à tous, pour peu que l’on
soit branché shred et easy-listening Metal. Sans en faire de
trop, Paul parvient à faire passer son message bien que
certaines descentes de manche donnent le vertige (« Paul Vs.
Godzilla ») ! Entre virtuosité et accessibilité, ce
nouvel album est donc une bonne livraison de ce fantastique guitariste
malgré une pochette hideuse.
Site : http://www.paulgilbert.com/
Site : http://www.myspace.com/paulgilbert
Will Of Death