Ce nouvel album de Sludge, projet suisse comprenant notamment Martin
(Samael) et le chanteur de Houston Swing Engine (Odin) aurait pu passer
inaperçu. En tout cas, il sera certainement incompris et c'est
bien dommage, car il est nettement plus intéressant qu'il n'en
à l'air, et surtout, il est vraiment unique. On n'a rien entendu
de tel depuis belle lurette, et ce n'est pas un mince exploit
aujourd'hui.
Lava commence par quelques titres très groovy, avec un feeling
industriel et froid, accompagné d'un son de gratte organique et
gras. Ce premier contraste accroche immédiatement, et montre que
l'industriel n'est pas forcément dénué de vie...
« 60 mm » et « Idi Na Hui » (ce dernier est
quasiment Rock 'n Roll !!!) sont efficaces certes, mais cachent
parfaitement le jeu de Sludge, car ce qui va arriver par la suite
devient autrement plus intéressant. Ce qui attend vraiment
l'auditeur sur Lava est une véritable descente dans les abysses.
Des samples dérangeants (très indus pour le coup) et la
voix dérangée d'Odin enferment immédiatement dans
un magma lourd, lent, opprimant et froid. Gloups, il faut s'accrocher.
Les mélodies vicieuses, le son de guitare et le chant
écorché impressionnant d'Odin sont les seuls signes de
vie qui restent. Signes de vie évidemment inhumaine...
On retiendra les énormes « Below » et «
Inquisition » pour leur lourdeur et austérité ainsi
que « Monolith » et « Idi Na Hui » pour leur
efficacité (quelques riffs sont même inspirés de
Pantera!) plus immédiate et leur froideur. Et c'est ce qui
déroute finalement avec Sludge, cette bipolarité, comme
s'il hésitait encore à passer du côté des
ténèbres une bonne fois pour toute... Très
effrayant malgré tout...
Site : http://www.myspace.com/sludgedoomers
Yath