Ce deuxième album de The Amenta est un excellent exercice pour un
chroniqueur. Doit-on juger sur l'idée, le concept d'un album ou sur le
plaisir procuré par son écoute ? Si on suit la première école, on
risque d'adorer N0N. The Amenta pousse le concept de metal extrême à
son maximum. Plus vite, plus violent, plus chaotique. Sauf qu'ici, on
n'est pas dans Telerama, et on ne juge pas que sur le concept. Et il
faut bien avouer que N0N nous laisse de marbre.
C'est rapide, violent mais incroyablement insipide. Même pas glaçant.
Ni menaçant, ni même impressionnant. Car les concours de vitesse (avec
une batterie au son plastoc hyper-rapide) ne font plus peur à personne.
Et les passages “atmosphériques” parfois electro sont plats et recyclés
(“Dirt”). Le chant est froid, sans personnalité et les tentatives
mélodiques téléphonées. Les riffs mitraillettes ne font aucun effet et
tout ça a déjà été utilisé maintes et maintes fois par un milliard
d'autres groupes. Même si The Amenta essaye de planter des ambiances,
de choquer, d'être le plus violent possible, on a l'impression d'être
devant un bloc impénétrable de béton. Béton armé peut-être mais béton
froid et sans relief quand même. Le naufrage de ce disque est achevé
par un “Skin” aux spoken words ultra cliché sur des bruitages et un
riff affligeants de banalité.
Le concept est alléchant, mais l'écoute de N0N ne provoque que néant et
ennui. Et ce ne sont pas les paroles ou les titres de chansons comme
“Whore”, “Rape” ou “Cancer” qui vont nous choquer. Trop de bruit pour
rien.
Site : http://www.myspace.com/theamenta
Site : http://www.theamenta.com
Yath