Projet mené par le chanteur-claviériste suédois
Andy Tillison, The Tangent nous propose en ce début 2008 son
quatrième album. Celui-ci est en fait un double (au vu de la
longueur de la plupart des titres le composant, on le comprendra
parfaitement). Mister Tillison s’est encore appuyé cette
fois-ci sur la solide section rythmique de ses compatriotes des Flower
Kings, fameux mercenaires du prog’ des années 2000 (le
monstrueux Jonas Reingold à la basse et Jaime Salazar à
la batterie).
Not As Good As The Book est un mélange de progressif à
l’ancienne (comprendre non ou très peu
métallisé) et de jazz-fusion. Les idées
foisonnent, l’esprit jam est fortement ancré dans la
plupart des compositions mais j’ai regretté le
côté un peu trop décousu, désordonné
de certaines. Dommage également que le groupe n’ait pas
plus développé dans ce double album l’esprit
néo-prog 80’s du morceau d’ouverture, «A
crisis in mid-life », très dynamique et accrocheur avec
ses claviers vintage mais bienvenus (on pourra quand même
rajouter dans cette veine «The Ethernet » et le morceau
éponyme).
Le 1er disque fourmille d’ambiances jazzy, cool ou floydiennes.
Ainsi « Lost in London twenty five years later » part sur
une ambiance à la Jethro Tull (flûte, rythmique
pachydermique) puis s’écarte sur un long pont jazzy
intéressant. On termine cette première partie par le plus
rentre-dedans « Bat out of Basildon ». A mi-chemin, le
bilan est satisfaisant malgré un déchet évident.
Sur le 2ème disque, les deux morceaux fleuve, dépassant
chacun allègrement la vingtaine de minutes, « Four egos
one war » et « The full gamut », font plus
référence au prog’ des années 70 (Genesis,
Van der Graaf). Pour dire les choses clairement, ils m’ont
plutôt ennuyé car il manque un certain souffle et le
caractère épique (qui rend la grande majorité des
longs morceaux de Dream Theater passionnants de bout en bout)
n’est pas assez marqué. Dommage encore une fois, car
ça joue (le nouveau guitariste, Jakko M Jakszyk, propose ainsi
quelques jolis plans), c’est pro mais ça manque clairement
de passion.
A noter que le disque sort en édition limitée avec un
roman d’une centaine de pages, complément
littéraire de cette double-galette ambitieuse mais un peu trop
indigeste, qui contentera surtout les amateurs de prog’ à
l’ancienne.
Site : http://www.thetangent.org/
Régis