Différence. Originalité. Volià bien deux termes
qu’on ne retrouve malheureusement pas assez dans un univers
métallique aux recettes trop souvent convenues. A l’instar
de ces dizaines d’albums aux mêmes accents qui sortent
chaque mois. Portés aux nues pendant un temps ou rapidement
oubliés. Et parfois au milieu de tout cela, un peu de
lumière, comme c’est le cas avec Delicately. Car
différente et originale, la musique d’Amartia l’est
assurément. Si Maïeutics et surtout Marionnettes en 2006
avaient posé les premières pierres d’un rock
progressif mâtiné de metal plutôt convaincant,
Delicately consolide l’édifice de brillante
manière.
La direction musicale n’a pas vraiment bougé d’un
iota par rapport à l’album précédent (ceux
qui ont apprécié seront donc en terrain connu
d’autant que la production est toujours assurée par
Vincent Vercaigne et Bruno Levesque de Silence) mais on sent le groupe
beaucoup plus aguerri au niveau du travail de composition.
Distillé par une guitare et des claviers en véritable
symbiose, l’aspect mélodique est toujours aussi
présent mais les morceaux, plus courts, ont un côté
nettement plus accessible et direct que sur Marionnettes.
Par ailleurs, l’abandon du chant en plusieurs langues (allemand,
anglais et français) au profit du seul anglais donne à
Delicately une unité que n’avait pas son
prédécesseur. Un chant brillamment mis en valeur par
Britta Herzog qui fait preuve d’une grande justesse dans ses
interventions et plus particulièrement sur des titres comme "Not
A Detail" ou "Don’t Be Sorry", une superbe ballade où
piano et violon se taillent la part du lion avant de laisser
éclater la guitare aérienne de Vincent Vercaigne dans les
dernières minutes. Loin d’être démonstratif,
le guitariste nous gratifie de fines interventions tout au long de
l’album et s’en donne à cœur joie sur trois
instrumentaux, deux dans un registre metal progressif ("Hightech Human"
et "Spring Evolution") et une magnifique pièce acoustique, "A
Quiet Place". Dommage tout de même que cette dernière soit
si mal placée dans l’ordre des titres car elle aurait
été parfaite pour conclure "délicatement" cet
album à la place du morceau "Rain’s End" au tempo
totalement différent et qui s’en trouve, à mon
avis, dévalorisée.
En définitive, ce nouvel album d’Amartia est une jolie
réussite qui devrait ouvrir de nouveaux horizons à la
formation nordiste. Si vous avez apprécié Marionnettes,
vous n’aurez aucun mal à y adhérer. Si vous ne
connaissiez pas auparavant, laissez-vous tenter !
Site : http://www.amartia.com/
Site : http://www.myspace.com/amartia
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