Certains aiment le faire brusquement. D'autres préfèrent
la tendresse. Certains aiment y aller vite. D'autres préfèrent
prendre leur temps. Certains le font juste pour le faire. D'autres
savourent réellement l'instant. Il y a de tout. Et c'est
en cela que l'association est si difficile et fascinante à
la fois. Et tout d'un coup, par chance, on tombe sur celui ou celle
qui sait s'y prendre, qui séduira bien plus de gens que ceux
qui ne veulent bien se l'admettre. Faites-nous confiance, Blueneck
vous fera de l'effet.
Ces Anglais ne se vantent pas de leurs exploits, malgré un savoir-faire
particulièrement sous-estimé. Le groupe vous pénètre
de toute son âme, vous faisant chavirer dans une profonde mélancolie.
The Fallen Host va chercher là où ça fait mal et
vous renvoie un sentiment étrange, à mi-chemin entre la
tristesse et la joie. Arpèges résonnants et tensions insupportables
y font atteindre des points de non-retour où l'explosion n'a
d'égale que ce que Godspeed You! Black Emperor avait fait
sur Slow Riot For New Zero Kanada (« Low »). Les
aspects plus graves, plus larmoyants de Scars Of The Midwest qui faisaient
jadis même référence au Kid A de Radiohead cèdent
ici leur place à un détachement charmeur qui, outre sa vertu
hypnotisante, vous fait oublier tout ce qui vous entoure et vous enlace.
Avec une sincérité troublante. La voix de Duncan Attwood,
réconfortante et alarmante, s'éloigne de celle de Yorke,
se mêlant mieux encore au tissu musical, offrant ainsi un disque
d'une justesse rare.
Joué avec passion et volupté, The Fallen Host est une petite
mort. Un plaisir intense, immense, et surtout, garanti.
Site : http://www.blueneck.com
Site : http://www.myspace.com/blueneck
Gilles Der Kaiser