Her Name Is Calla, c'est une chronique qui arrive en retard (car
sorti en 2008), un EP que Denovali vient de sortir en vinyle (pour la
justification de ce retard), six Anglais et Anglaises, parfois sept, une
formation rock, un violoncelle, une touche folk, un violon (pas « -celle »
cette fois), quelques grésillements, de la délicatesse,
de la dissonance, des cris, des ambiances de manoir hanté, de phare
en bord de mer agitée, le cafard, la beauté, des bruitages
lointains, des notes frêles, des fans de Godspeed You! Black Emperor
et de Radiohead, du post-rock qui ose plus que des mélodies faciles
appuyées par une rythmique toute aussi simple, un son organique
qui donne l'impression à toi, auditeur, d'être
dans la pièce où joue le groupe, un piano, du brut, du doux,
de la magie, la ruelle sombre avec le lampadaire qui bug, de la tristesse,
le vent qui souffle, la bougie qui s'éteint, des musiciens
qui savent y faire, des crescendos, des explosions de lumière,
des éclats de noirceur, de grâce, une écriture intelligente,
un truc qui vient des tripes, la chair de poule (« Motherfucker!
It's Alive And It's Bruning! »), de la cohérence,
beaucoup de cohérence, un truc à écouter à
tous les coups, et, last but not least, une grande réussite.
Gilles Der Kaiser, Qui Vient Là De
Faire Une Chronique En Une Seule Phrase