Asseyez-vous. Eteignez la lumière. Fermez les yeux. Concentrez-vous
maintenant sur ce qui se fraie un chemin jusqu'à vos oreilles.
Oui, vous aurez préalablement posé l'aiguille sur le
disque. Respirez profondément.
Les Allemands de Kodiak, tout d'abord. Un titre massif, doom, qui
s'éloigne des rayons tamisés de post-rock que laissait
transparaître leur premier album. L'air est lourd. On se sent
mal. Névrosé. Petit. Les riffs se bâtissent autour
de nous. Ils s'érigent tels d'imposants gratte-ciel.
Nous voilà encerclés. Il fait froid. Rien. Si ce n'est
un regard plein de panique. Kodiak déplie une musique étouffante,
claustrophobe. Le son est perçant, brutal. Le morceau se termine.
Ça se calme.
Les Canadiens de Nadja, maintenant. Le titre ramène le duo à
ses propres compositions après un album de reprises. On se sent
transporté. Petite évocation de Stars Of The Lid, tant le
morceau est éthéré. Quelques mélodies (à
défaut d'autres termes...) difficilement perceptibles se mêlent
à un épais voile de grésillements (drone oblige).
Un peu comme une chute d'eau qui viendrait cacher le trésor
qu'il y a derrière. Sauf qu'ici, le trésor, c'est
également la chute d'eau. La vibration, le grésillement,
Nadja le travaille avec brio. Complexe, recherché et d'un
intérêt certain, le duo repose et nous perd avec agilité
dans un morceau plein de subtilité.
Un split difficile, mais qui, si l'on le laisse faire son effet,
s'avère être une petite merveille.
Site : http://www.myspace.com/nadjaluv
Site : http://www.myspace.com/kodiakdoom
Gilles Der Kaiser