A la lettre L du dico du Petit Thrasher illustré se trouve en bas
de page, là où l’œil n’est pas naturellement attiré,
Laaz Rockit. Combo créé en 1982 à San Francisco,
il fait partie des milliers de groupes créés à cette
époque où tous les apprentis méchants étaient
biberonnés par la NWOBHM et le punk de la fin des 70’s. Si cette
formule revient à être aussi originale sur le papier qu’un
groupe de death-metal enregistrant en 1991 son 1er album au Morrisound
studios de Tampa, Laaz Rockit demeure un groupe qui a injustement loupé
le train du succès et de la reconnaissance. Bien qu’ayant émergé
en même temps que les plus grands du thrash à cette époque
dans la région (au pif, ceux du Big Four), Laaz Rockit n’a jamais
bénéficié d’une couverture médiatique et populaire
leur permettant de faire leur trou, ne serait-ce que dans les années
80. Et ce n’est pas la 2nde vague du genre (Vio-Lence, Testament, Death
Angel, Heathen) à la fin de la décennie qui y changera hélas
quoi que ce soit.
Si le revival du style et le retour des futals collants et des baskets
à languettes depuis 4/5 ans commence à vous fatiguer, le
label Massacre, en bon opportuniste, réédite ce mois-ci
deux albums du groupe, Nothing’s Sacred, leur cinquième album studio,
et un live, le bien-nommé Taste Of Rebellion. Le 1er, enregistré
et publié en 1991, est un disque solide, varié et bien interprété :
les riffs et une production massive typiquement américains côtoient
le chant typé mais redoutable et juste de Michael Coons. Si son
heavy/thrash 100km/h plane sur la quasi-totalité du disque, Laaz
Rockit s’aventure aussi sur des terrains mid-tempo mélodiques pas
tant explorés que ça (« Necropolis »,
« Testimonial »). Si le disque est parfois entaché
par un côté parfois démonstratif, il vaut amplement
le détour.
Le 2nd est le chant du cygne du groupe avant son split pour cause de 90’s
fatales pour beaucoup de thrashers : un live enregistré sur
la tournée Nothing’s Sacred (jusqu’ici curieusement uniquement
publié au Japon). Doté d’un son colossal n’ayant pour le
coup pas vieilli pour un sou, le disque, qui a la bonne odeur d’un bootleg
officialisé, est une bonne tranche in your face sans artifices
ni overdubs. Excellente mise en bouche pour découvrir le groupe
américain, Nothing’s Sacred se taille logiquement la part du lion
avec six titres sur onze. Le reste est composé, rassurez-vous,
des classiques des quatre premiers albums dont les fantastiques « Fire
In The Hole », « City’s Gonna Burn »,
« Prelude » et une reprise sévèrement
burnée du « Holiday In Cambodia » des Dead
Kennedys.
Le hasard faisant bien les choses, Laaz Rockit s’est reformé en
2005 pour quelques shows et a même publié un nouvel album
en 2008. Qui a dit que la nouvelle décennie ne traduirait pas un
retour aux fondamentaux ?
Site : http://www.laazrockit.ning.com
Site : http://www.myspace.com/thelaazrockit
Mathieu