Dans la rubrique « groupes qui n’existent plus mais qui continuent
encore à alimenter les bacs de sorties diverses et variées », on
peut désormais y mettre la bande à Al Jourgensen. Alors que The Last
Sucker venait clôturer l’aventure studio en 2007, l’année 2008 s’était
vue gratifier d’un album de reprises de très bonne qualité, nous
rappelant ainsi que le monde de l’indus sans Ministry risquait d’être
bien triste. Mais peut-on en dire pareil de ces treize titres live,
enregistrés durant la tournée d’adieu C. U. LaTour 2008 ?
Même si le groupe n’a jamais été très doué pour offrir des artworks de
toute beauté, il est clair que celui-ci a sa place parmi les
« pochettes les plus laides de l’année ». On y voit un
photomontage d’Al Jourgensen, qui nous fait dire que l’essence même de
Ministry est avant tout celle d’un seul homme. Certes, on ne peut pas
le nier, mais l’expérience et l’efficacité live du groupe s’est
construite avec tous ceux qui ont épaulé le dreadeux depuis 1981. Pour
le coup, il est entouré de Tommy Victor, Sin Quirin, John Bechdel, Tony
Campos, Aaron Rossi et Burton C. Bell. Niveau contenu, l’ensemble des
titres est tiré de la trilogie politisée anti-Bush. Le contenu de
chaque album est représenté de façon plus ou moins équilibrée et les
morceaux sont regroupés selon chaque chapitre. Les titres ont été
enregistrés sur différentes dates (Serbie, Varsovie, Los Angeles,
Chicago, Allemagne…), et procurent donc la sensation d’un best-of live
des derniers opus du groupe. Tout cela donne un ensemble très
copier/coller et retranscrit péniblement l'harmonie qui se dégage d’un
live complet. Niveau son, le mixage est plus que bon mais là encore, on
sait qu’on a à faire à un concert seulement lorsque l’on entend les
cris du public entre chaque morceau. De ce fait, la magie live n’opère
pas, et finalement Adios… Putas Madres a un arrière-goût de « je
l’ai sorti pour vous dire encore une dernier fois au revoir »,
comme si Al Jourgensen regrettait déjà d’avoir mis un terme à Ministry
(à moins que le message soit destiné uniquement à G. W. Bush, histoire
de le narguer une dernière fois).
Un troisième album live pas très convaincant donc, auquel on aurait
porté plus d’intérêt, s’il avait été accompagné de l’image (notons
d’ailleurs en passant, qu’il devrait sortir d’ici quelques mois une
version DVD documentaire de cette dernière tournée.) Par contre, il
nous rappelle à quel point les trois derniers albums font partie des
meilleurs de Ministry. Et du coup, on n’hésite pas à se repasser la
trilogie les soirs où la télé n’a rien d’autre à nous offrir que des
discours politiques qui ne résoudront pas la crise actuelle (attention,
mot à la mode qui compte triple). Au moins, là, on est sûr de passer un
bon moment.
Site : http://www.thirteenthplanet.com/ministry
Site : http://www.myspace.com/ministrymusic
Gaet’
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