Après un médiocre album acoustique, Mickael Kiske revient cette fois-ci
avec Place Vendome. Kiske avait enfin renoué avec un certain succès en
2005 avec ce même groupe depuis son départ d’Helloween. Bah oui, on
reparle encore d’Helloween 20 ans après les mythiques Keepers.
Impossible d’oublier que cet homme était le chanteur d’un groupe qui
était en mesure d’être le challenger du leader incontesté du monde du
Heavy metal de l’époque : Iron Maiden. Las, Kiske s’est mis à
rejeter violemment le Heavy-Metal à cause d’une image qu’il jugeait par
trop négative. Derris à rejoint Helloween ? Comme un clin d’œil,
Kiske s’est entouré de trois membres de Pink Cream 69, l’ex-groupe de
Derris, en plus de Weino, le clavier de Vandenplas. Celui-ci fait
d’ailleurs merveille tout le long de l’album et éclabousse chaque
chanson de sa classe, au même titre que Kiske, qui excelle dans ce
registre Hard Rock Mélodique.
Il faut dire que les compositions sont franchement réussies. La
doublette « StreetsOf Fire » / « My Guardian
Angel » met tout de suite à genoux. « Follow Me »
régalera les amateurs d’AOR tout comme « Valerie » qui semble
tout droit sortie des années 80. Il faut dire que les chansons sont
franchement réussies. Mais les ¾ des chansons ont été composées par des
éléments extérieurs au groupe, mettant à mal la notion de
« vrai » groupe comme l’entend le public Métal en général.
Quoi qu’il en soit, le plaisir à écouter Streets Of Fire est réel et on
peut être plus qu’heureux de retrouver la magnifique voix de Kiske sur
un album de cette qualité.
Breizhjoker
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Mickael
Kiske est un drôle de bonhomme. Un vocaliste au talent certain
(sa participation aux deux premiers volets de la saga « Keeper
» d’Helloween reste une indéniable
référence) mais aussi une personne complexe,
prisonnière d’un monde musical qui n’a jamais
vraiment été le sien. Catapulté à peine
sorti de l’adolescence à la tête d’un groupe
alors en pleine ascension, Kiske a connu le succès mais aussi
les désillusions. Et depuis son éviction
d’Helloween en 1993, le chanteur allemand est constamment
à la recherche d’un nouveau souffle dans une
carrière solo plus en adéquation avec lui-même mais
qui peine véritablement à convaincre critiques et public.
Dès lors, dans l’attente de jours meilleurs, Mickael
essaye de ne pas se faire oublier. Tente d’exister tout
simplement. Par différents moyens. En s’épanchant
régulièrement dans des communiqués ou des
interviews dans lesquels il expose continuellement un certain rejet et
sa vision défaitiste (mais pas souvent fausse) du monde musical
qui l’a fait connaître (Ce qui a souvent le don de mettre
en rogne ou de faire doucement rire les habitués des forums
spécialisés sur le net). Et puis en participant à
différents projets dans ce domaine qu’il entendait
justement quitter à tout jamais, comme avec Avantasia où
sa prestation est cachée sous un pseudonyme comme s’il
voulait dissimuler une maladie honteuse. Et voici désormais
cette nouvelle contribution à Place Vendome, un projet plus
à son image.
Un produit de commande,
justement, ce nouvel album. A l’instigation du sieur Perugino,
président de chez Frontiers, label de passionnés sauveurs
de l’AOR mais qui, avouons-le, alterne désormais chaque
mois les sorties de qualité et d’autres beaucoup plus
dispensables voire inutiles. « Streets Of Fire » fait
heureusement partie de la première catégorie. Comme
l’était il y a trois ans le précédent album
éponyme qui avait reçu des critiques plutôt
favorables. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne,
c’est la même bande qui est remise à contribution
ici avec une partie du groupe Pink Cream 69 (Dennis Ward à la
basse et à la production notamment) aidé par Gunter Werno
de Vanden Plas aux claviers. Sans compter un trio de compositeurs de
choc qui font les beaux jours de l’écurie Frontiers depuis
quelques temps : Torsti Spoof de Leverage, Ronny Milianowicz de Saint
Deamon et Robert Sall de Work Of Art. Tout ce beau petit monde
s’est bien décarcassé, chacun de son
côté, pour fournir à Kiske un matériel sur
lequel le chanteur n’a plus eu qu’à apposer le sceau
de sa voix.
Des compositions un peu plus
mélodiques que sur le précédent opus qui
était un poil plus rentre-dedans. Accompagnées de
classiques parties de guitares et soutenues par de jolies nappes de
claviers pas trop envahissantes, le tout oscille entre un rock
plutôt accrocheur (« Set Me Free », « Streets
Of Fire ») et un AOR bien ancré dans les années 80
(« Believer » ou « Dancer »). Du premier au
dernier morceau, les refrains, souvent prévisibles, sont
imparables. Et si certains (« Streets Of Fire », « My
Guardian Angel » ou le superbe « Set Me Free ») sont
bien plus prenants que d’autres (« Changes », «
Believer » ou « Valerie »), l’ensemble reste
vraiment de qualité et devrait convenir aisément aux
amateurs du genre. Quant à Kiske, il parvient sans
difficultés à fondre son timbre de voix à
l’environnement musical proposé, à mettre toute sa
voix au service des différentes compositions afin d’en
ressortir le meilleur. Le tout sans excès et bien loin de ce
qu’il a pu faire par le passé. Un vocaliste de choc, une
bande de mercenaires aguerris aux manettes, des compositions solides,
voila donc une équation plus que convaincante. Dommage que cet
exercice ne reste finalement qu’un simple projet de
studio…
Looner
Site : www.michael-kiske.de
Myspace : www.myspace.com/placevendome
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