Je ne sais pas ce que j’ai en ce moment, mais ça fait quelques jours
que j’ai mal au crâne. Ce genre de mal de crâne incessant, qui vous
martèle de l’intérieur, comme si un groupe de rock répétait
inlassablement son répertoire en le triturant dans tous les sens :
expérimentations sonores, rythmiques décomposées, mélodies de guitare
ultra rapides et survoltées, basse qui slappe et qui claque à la
vitesse d’un tremblement parkinsonien. Je me sens presque à la limite
de la rupture d’anévrisme, tellement la douleur se propage jusqu’au
plus profond de mon cerveau. Le mal se répend jusque dans mes oreilles.
Ca bourdonne de sons complexes aigus dans mes conduits auditifs. J’ai
tout essayé : Doli « crâne », « Psy »fen
et autre Efferal « crâne »… mais le mal persiste. Le
pire dans tout ça, c’est que j’ai cette chronique du troisième album
des tarés de Psyopus à rédiger. Impossible de me concentrer à cause de
cette saloperie de migraine. Ça n’est vraiment pas pour m’aider, car il
faut avouer franchement qu’il vaut mieux avoir la tête reposée et les
idées claires pour se l’encaisser, ce Odd Senses. Un peu comme les
précédents, me direz-vous. Effectivement, la bande à Arpmandude (membre
fondateur et principal compositeur du groupe) « n’y est pas allée
avec le dos de la cuillère », comme dirait ma grand-mère.
D’ailleurs, vaudrait mieux pas que je lui fasse écouter, j’imagine le
débat : « Mais comment fais-tu pour écouter et apprécier
cette musique de fous ? Ca n’est pas de la musique, c’est du
bruit. » - « Mais non mamie, je t’assure. Ces mecs sont de
vrais musiciens. Ils maîtrisent vraiment leurs instruments. C’est juste
que pour apprécier, il faut avoir une oreille attentive afin d’évaluer
le niveau technique. » - « Oui et bien, tu ferais mieux de
faire tes devoirs. Ça n’est pas la musique qui te fera vivre. » -
«Euh… mais mamie, ça fait cinq ans que je bosse… ». Enfin,
là, je m’éloigne du sujet. Je pars un peu dans tous les sens. Un peu
comme la zique de nos New-Yorkais d’ailleurs. D'un autre côté, je
ferais mieux d’arrêter ce disque, ça m’aidera peut-être déjà plus à me
concentrer sur mon texte.
Et mais dites donc, ça va mieux. On dirait que mon mal de tête se
passe. Non ?! Ne me dites pas que c’est à cause de ce disque qui
tourne dans ma chaîne depuis une semaine que j’ai choppé ces
douleurs ? Et bien, on dirait que si. Enfin, toujours est-il que
cet album est bien sympa. Compliqué, torturé, agaçant mais efficace. On
y trouve la violence et la technique jazzy d’un Dillinger Escape Plan,
croisées avec la folie d’un Mr. Bungle. Le tout sur fond de grind
déstructuré. Un nouvel album donc, dans la continuité des précédents
avec beaucoup d’humour mais qui donne vite mal au crâne. Il faudrait
essayer de l’écouter avec des bouchons ou sous l’eau. Enfin, moi, j’ai
déjà bien donné, alors je vous laisse libre cours d’essayer et vous me
direz quoi.
Site : http://www.myspace.com/psyopus
Gaet’
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