Gaet’ – 8/10
Hell Is Empty ou petit recueil de poésies urbaines mélancoliques.
Qui d’autre qu’un groupe de punk-hardcore, qui a commencé à
balancer ses premiers riffs au fond d’une sombre cave humide, est le mieux
amène à s’inspirer des vestiges citadins qui l’entourent ?
Ce deuxième album de Ruiner est un hommage intimiste et fataliste
à sa ville natale (Baltimore, USA). Sombres (à la limite
nihiliste), emplis de souffrance, presque romantiques, les dix titres
portraitistes de Hell Is Empty, sont tout bonnement séduisants
de sincérité. Des textes hurlés sous tension (à
la limite de la déchirure de cordes vocales), une rythmique tantôt
old school, tantôt plus moderne et des mélodies désenchantées,
se confondent dans une photographie emplie de désillusion, d’écorchures
et de rage.
Pas besoin de s’éterniser, vingt-cinq minutes suffisent pour être
convaincu et en réclamer davantage. Pour illustrer ce témoignage
fataliste et urbaniste, une série de portraits explicites retranchés
dans les recoins de Baltimore (The Greatest City in America), accompagnent
en images la détresse illusoire du ton de Hell Is Empty. “Maybe
it was never there at all, but most of us have a glimmer of a future in
the back of our eyes.”
**************************
Will – 2/10
Bon, je n’ai rien contre le punk rock, puisque ce style glorifié
par les Ramones par exemple, est quand même à l’origine du
hardcore old school qu’on a chéri dans les années 80, mais
quand c’est sans intérêt, pourquoi ne le dirions-nous pas ?
Car très franchement, Ruiner ne sert à rien.
Des groupes avec un son de batterie garage, c’est dépassé,
et un mec qui nous casse les oreilles pendant 26 minutes (oui, d’ailleurs,
n’y a-t-il pas là aussi foutage de gueule ?), c’est déjà
trop. Ruiner, en plus, n’a pas la gouaille des vrais punk, c’est plus
du punk à roulettes, mais sans le côté joyeux qui
pourrait encore nous donner envie de pogoter une fois bourré ;
non, Ruiner, c’est du punk rock alternatif plutôt désespéré
dans son genre (« Hé, mec, pourquoi tu t’es suicidé ?
Putain, laissez-moi crever ! »), où les mélodies
ne sont pas absentes.
Mais même les punks peuvent être rock n’ roll et proposer
des titres entraînants, et Ruiner ne fait pas partie de ceux-là.
Bref, tout cet album sent le remplissage et la redite. On s’emmerde tant
que ça du côté de Baltimore, USA ? Allez, merci,
hein… [Will Of Death]
Site : http://youruiner.com
Site : http://www.myspace.com/ruiner
Gaet’ - Will