Scorn
Scorn
Evanescence / Ellipsis [rééditions Boxset] (2009)
genre : Indus - Ambiant
5/10
Earache / Pias


Rappel pour les kids qui liront ces lignes et ceux qui ne sont pas familiers avec certaines branches biscornues du Metal extrême, le plat du jour est copieux : Scorn. Projet créé par le batteur Mick Harris en 1991 au sortir de Napalm Death au sein duquel il ne trouvait plus sa place (d’autres sons de cloches faisaient état d’un énorme manque de confiance en lui), la volonté affichée est de créer la musique la plus extrême qui soit. L’un des inventeurs, si ce n’est l’inventeur du blast, s’associe donc à un autre ex-Napalmien, Nick Bullen, pour entamer cette gentille entreprise. Ici, pas question de métal et encore moins de blast.

Le mythique label réédite deux albums du groupe épuisés depuis longtemps, Evanescence et Ellipsis, sortis initialement en 1994 et 1995. Le premier est un disque de pure musique industrielle : électronique (dominante malgré l’emploi de la basse et de la batterie), répétitive et truffées d’effets. Les rythmiques y sont quasi-omniprésentes, les ambiances confinant parfois à l’obsession (un autre ex-ND Justin Broadrick de Godflesh participe également au disque). Si le ton monocorde est parfois cassé par quelques éclaircies bienvenues (le presque new-wave « Automata », l’utilisation sporadique du chant), difficile il faut l’avouer de se manger une galette de cette trempe. Le second, EP plus qu’album, comprend uniquement des remix. Compositions  plus étoffées certes, mais paradoxalement plus accessibles. Le loustic de Birmingham fait appel à des artistes extérieurs comme Coil ou Bill Laswell pour repenser sa musique, comme si elle ne se suffisait pas à elle-même. Plus dansant, avec un tempo accéléré, proche parfois d’une musique de films (« Night Ash Black/Night Tide »), l’EP est majoritairement tourné vers l’ambiant façon club. Amateurs de barbecue métal, la sortie est par là…

Quel dommage que des liner-notes aient été squeezées par le label qui omet pour le coup toute notion d’archives et de rétrospective. Mick Harris, plutôt prolixe, n’aurait certainement pas rechigné à bavarder sur ce qui représente en 2009 l’essentiel de sa carrière. Extrême alors ? Oui. Audacieux aussi, régulièrement chiant, Scorn reste un objet unique dont ces rééditions sont plus à posséder à titre anecdotique que par réel intérêt.

Site : http://www.mickharris.net

Site : http://www.myspace.com/mjhscorn

Mathieu